La mission d'accueil des étudiants internationaux est une mission historique du CNOUS, qui figure dans sa convention constitutive. La mission sociale des CROUS est au cœur de l'accueil des très nombreux étudiants internationaux, comme en témoignent les chiffres cités par Clément Cadoret. En fonction de leur pays d'origine, les étudiants s'adressent à nos services de manière plus ou moins pressante.
Notre soutien prend trois formes. La première, ce sont les conventions passées avec les opérateurs, comme Campus France, pour l'accueil des étudiants internationaux boursiers. Les contingents sont très ciblés et il s'agit d'une voie privilégiée – tout est pris en charge par les opérateurs, du parcours d'accès au logement et à l'accueil.
La deuxième, c'est le soutien aux étudiants dont les établissements d'enseignement supérieur d'accueil ont passé une convention avec les CROUS. Dans ce cas, la logique est moins sociale que liée aux relations internationales que souhaite tisser l'établissement. C'est alors l'établissement qui nous indique quels étudiants peuvent être bénéficiaires de logements. Ce public d'étudiants sous convention est majoritairement composé d'étudiants Erasmus.
La troisième, c'est le soutien que nous apportons à la grande masse d'étudiants internationaux qui arrivent en France à titre individuel et qui s'adressent directement aux CROUS. Ils relèvent alors des aides financières et de l'accompagnement social évoqués par M. Cadoret, car ce sont eux qui concentrent les difficultés financières et les besoins d'accompagnement. Il est important de conserver cette distinction en mémoire car les logiques ne se recoupent pas : alors que les établissements suivent une logique politique en concluant des partenariats internationaux, notre action est résolument sociale quand nous aidons les autres étudiants.
Qu'en est-il de l'accueil des étudiants migrants ? Depuis des années – et encore plus depuis 2015 et la crise syrienne –, nous participons à la coordination des acteurs, sous la conduite du ministère de l'enseignement supérieur. Se sont ainsi retrouvés autour de la même table les services du ministère, les opérateurs, les établissements, les CROUS, mais aussi les autres services de l'État – ministère de l'intérieur, ministère des affaires étrangères. Cette coordination a porté ses fruits ; elle s'est renforcée pendant la crise sanitaire. Tout le monde la salue et appelle à sa poursuite.
Cet effort s'est aussi concrétisé par la création de différents dispositifs auxquels nous participons, comme le programme national d'aide à l'accueil en urgence des scientifiques en exil (PAUSE), lancé en 2017, ou le programme d'accueil et d'intégration des migrants dans l'enseignement supérieur (AIMES), géré par l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) qui octroie des aides financières aux universités qui accueillent des migrants. Nous collaborons de manière très étroite avec le réseau d'universités Migrants dans l'enseignement supérieur (MEnS), ce qui nous permet d'anticiper l'arrivée de ces étudiants, souvent en difficulté, et d'aplanir bien des problèmes. Ainsi, tout en respectant les contraintes et les règles d'accès aux logements étudiants, nous avons fait un effort particulier pour les étudiants libanais. De même, nous anticipons l'accueil d'étudiants afghans, même s'ils ne sont pas très nombreux.
Enfin, nous développons des outils numériques que nous mettons à disposition des établissements pour gérer au mieux la planification, en amont, puis le parcours de l'étudiant. M. Cadoret l'a souligné, nous sommes en aval du dispositif. Nous faisons donc le maximum pour nous mettre au service des établissements et des étudiants, afin de faciliter leur accueil.