Intervention de Cheikh Mbacké Toure

Réunion du jeudi 9 septembre 2021 à 10h15
Commission d'enquête sur les migrations, les déplacements de populations et les conditions de vie et d'accès au droit des migrants, réfugiés et apatrides en regard des engagements nationaux, européens et internationaux de la france

Cheikh Mbacké Toure, représentant de la Fédération des étudiants et stagiaires sénégalais de France (FESSEF) :

Je ne sais pas où, dans le document, j'ai écrit une telle chose : je ne parle pas de racisme mais de discrimination. Nous pouvons travailler ensemble à l'amélioration de l'accueil des étudiants étrangers en France. C'est une question d'actualité, une question sociale à laquelle toutes les personnes de cette communauté sont confrontées, y compris les étudiants.

Concernant la proportion d'étudiants étrangers aspirant à travailler en France, l'insertion est plutôt correcte et soumise à des formalités administratives que les étudiants respectent.

S'agissant de la stratégie « Bienvenue en France », outre les raisons déjà évoquées, nous tenons à souligner l'incohérence notoire de ce dispositif, qui va très loin. Ainsi, quand une entreprise veut embaucher un étudiant et doit choisir entre deux CV équivalents, elle regarde ce que l'étudiant va lui coûter. Or, quand l'étudiant étranger coûte 3 000 ou 4 000 euros de plus que l'étudiant français ou européen, c'est problématique.

En conclusion, ma première recommandation serait de former les personnes accueillant les étudiants, que cela soit à la préfecture, dans les services des OFII et dans les universités. Il convient ensuite d'améliorer la stratégie « Bienvenue en France », qui est un désastre pour les étudiants étrangers en raison des disparités qu'elle crée.

Par ailleurs, des bureaux d'accueil des étudiants étrangers devraient être déployés dans les universités afin de les guider à leur arrivée et de les accompagner dans leur processus d'intégration.

Le processus de renouvellement du titre de séjour des étudiants doit également être amélioré : les demandes dématérialisées doivent faire l'objet de la remise d'un récépissé, même provisoire, à la place de l'accusé de réception afin de laisser le temps à l'étudiant d'obtenir son titre de séjour.

Il est nécessaire de lutter contre la discrimination dans l'attribution de logements en facilitant l'accès des étudiants au CROUS comme au secteur privé.

Enfin, nous appelons à l'intégration des acteurs de terrain, en particulier les associations, dans les discussions et dans les actions qui sont menées. La France a pu mesurer leur importance pendant la crise sanitaire. On ne peut pas agir sans les associations, qui sont les premiers acteurs sur le terrain.

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