Intervention de Cheikh Mbacké Toure

Réunion du jeudi 9 septembre 2021 à 10h15
Commission d'enquête sur les migrations, les déplacements de populations et les conditions de vie et d'accès au droit des migrants, réfugiés et apatrides en regard des engagements nationaux, européens et internationaux de la france

Cheikh Mbacké Toure, représentant de la Fédération des étudiants et stagiaires sénégalais de France (FESSEF) :

Pour répondre à Mme Victory, il est arrivé, même si ce n'est pas très fréquent, que des étudiants soient contraints de quitter le territoire français, parce qu'ils n'avaient pas obtenu leurs papiers à temps. La proportion d'étudiants sénégalais ayant des problèmes avec la police ou la justice, quant à elle, est inférieure à 1 % : nous n'avons pas de problème avec l'ordre public français. Si des OQTF ont été prononcées, c'est seulement en raison de la lenteur et de la lourdeur administratives. Il conviendrait de simplifier les procédures, de mettre davantage de moyens et de personnels et de fluidifier l'accompagnement des étudiants étrangers pour qu'ils soient en mesure de respecter les obligations administratives de l'État français.

Les liens que nous tissons avec les étudiants membres de nos associations et de la fédération sont forts. Ce sont des liens de solidarité. Nous maintenons un lien régulier avec ces associations pour savoir comment les étudiants s'intègrent et comment ils vivent ; nous recueillons leur avis régulièrement, en organisant des rencontres, des cafés, des échanges thématiques, des conférences sur la bonne manière de s'intégrer en France, de chercher un job étudiant, etc. Nous avons un dispositif bien structuré.

Lors de la crise liée au covid-19, plusieurs associations d'étudiants sénégalais se sont organisées et ont lancé des collectes en ligne au sein de la collectivité sénégalaise pour venir en aide aux étudiants en difficulté. Ceux qui vivaient dans la précarité ont ainsi reçu le minimum nécessaire pour vivre.

Nous avons de bonnes relations avec les universités sénégalaises, mais ces relations relèvent plutôt d'initiatives individuelles : ce sont les étudiants qui, d'eux-mêmes, décident de rester en contact avec le référent de leur université de départ. Lorsque j'ai fait mon premier échange avec l'IEP de Paris, je suis retourné au Sénégal pour partager mon expérience et expliquer comment il était possible de renforcer le programme et de simplifier l'intégration des étudiants sur le plan académique en France. Il pourrait être utile d'institutionnaliser ce genre de lien, afin de faciliter l'intégration académique des étudiants : ce pourrait être l'une des missions de Campus France. Il existe déjà des échanges universitaires entre la France et le Sénégal ; il existe aussi des échanges académiques entre les chercheurs sénégalais et les chercheurs français : il faut saluer toutes les initiatives qui vont dans ce sens, car elles sont au seul bénéfice de la recherche académique et d'un enseignement de qualité.

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