Intervention de Emmanuelle Garnier

Réunion du jeudi 9 septembre 2021 à 11h15
Commission d'enquête sur les migrations, les déplacements de populations et les conditions de vie et d'accès au droit des migrants, réfugiés et apatrides en regard des engagements nationaux, européens et internationaux de la france

Emmanuelle Garnier, présidente de la commission des relations internationales et européennes :

Les universités ne disposent pas d'une méthode leur permettant d'assurer le suivi des étudiants étrangers après leurs études et d'avoir connaissance de leur insertion professionnelle ; elles n'ont qu'une vision partielle de leur trajectoire, fondée sur les déclarations de certains. Sous cette réserve, l'intention des étudiants étrangers de s'insérer professionnellement semble avérée, de même que leur désir d'un retour dans leur pays pour faire bénéficier celui-ci des compétences qu'ils ont acquises durant leurs études. C'est ce que déclarent très souvent les étudiants, notamment les doctorants, qui ont à cet égard des projets solides. Néanmoins, un grand nombre d'entre eux est pour nous dans un angle mort, et l'on peut imaginer qu'ils forment des projets d'insertion en France, à plus ou moins long terme, après la fin de leurs études.

Il existe plusieurs types de mobilité – c'est d'ailleurs un sujet que nous devrions étudier davantage. Il y a certes une mobilité encadrée par des accords de partenariats entre établissements et institutions, mais un nombre considérable d'étudiants, pour ne pas dire la quasi-totalité, échappe à ces accords. À cet égard, le programme « Bienvenue en France » est intéressant, car il nous incite à aller plus loin dans la formalisation de partenariats institutionnels. Du reste, celle-ci existe déjà, même si les personnes en mobilité n'y ont pas recours : nous nouons de nombreux partenariats avec des universités à l'étranger, mais, en l'absence de demandes, ils ne sont pas toujours activés, alors même que l'on observe des flux d'étudiants en provenance de ces établissements. Nous devons nous doter de leviers permettant de faire évoluer la situation. C'est un enjeu majeur.

De nombreuses universités ont lancé des initiatives remarquables et originales en faveur des migrants. L'université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées, qui regroupe plusieurs établissements, propose ainsi un diplôme d'université en français langue étrangère, de manière à amener chaque année des étudiants en situation de très grande fragilité à un niveau de maîtrise de la langue et d'acculturation leur permettant ensuite de suivre une formation au sein de l'université comme des étudiants « ordinaires », c'est-à-dire avec des chances de réussir.

Pour prendre un exemple dans le domaine de la recherche – activité pour laquelle la présence d'étudiants et de chercheurs internationaux est particulièrement importante –, l'université Toulouse-Jean Jaurès participe quant à elle au programme européen Transforming Migration by Arts (TRANSMIGRARTS). Comme son nom l'indique, ce programme se propose de construire différents ateliers de création artistique, dans le but de favoriser l'insertion sociale des personnes migrantes. Nous travaillons en étroite collaboration avec la Colombie, en particulier.

La question des bourses est tout à fait capitale. Sur ce point, comme sur le programme PAUSE – les deux se rejoignant en partie –, je laisse à Guillaume Gellé le soin de vous répondre.

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