Intervention de Sophie Bilong

Réunion du jeudi 23 septembre 2021 à 9h00
Commission d'enquête sur les migrations, les déplacements de populations et les conditions de vie et d'accès au droit des migrants, réfugiés et apatrides en regard des engagements nationaux, européens et internationaux de la france

Sophie Bilong, consultante pour l'observatoire de l'immigration et de l'asile de l'IFRI :

Votre question sur les collectivités était intéressante. Je peux témoigner du groupe de travail de l'ANVITA sur la participation des personnes exilées. À trois reprises, il a réuni des agents et des élus d'une trentaine de villes souhaitant s'équiper et, par conséquent, aller au-delà des programmes électoraux. De ce point de vue, l'intitulé de la délégation des élus est un bon indicateur de la volonté d'accueil et d'hospitalité en tant que missions de la ville, bien qu'il s'agisse d'une responsabilité de l'État.

Le mouvement de formation d'agents de travail social présents dans tous les services municipaux à l'accueil de personnes exilées est également intéressant. Les agents souhaitent acquérir des compétences leur permettant d'aller vers les personnes ne participant pas encore à la vie de la ville. Il s'agit que les personnes exilées soient conscientes de leurs droits. Le droit à la participation vient parfois après l'ouverture de droits sociaux ou l'inscription des enfants à l'école. À ce titre, élus et agents travaillent ensemble pour s'améliorer et apprendre d'expériences peu concluantes.

S'agissant de la formation des professionnels, les co-formations rassemblent des personnes ayant l'expérience de l'exil et des professionnels sur un domaine précis. Une méthodologie a été développée afin de permettre à chaque groupe de construire sa pensée et travailler sur les représentations avant de les confronter (Pour exemple, une personne exilée se présentant au guichet d'une préfecture et un fonctionnaire l'accueillant). Selon moi, développer ce type de formation dans les écoles de travailleurs sociaux ou les centres nationaux de la fonction publique territoriale (CNFPT) serait essentiel et développerait une capacité à échanger différemment. Les experts pourraient intervenir en tant que travailleurs pairs, mais également au regard d'une expérience personnelle de migration. En effet, notre politique d'accueil est parfois ressentie comme assez violente par les personnes exilées.

Concernant l'Italie, la formation et le rôle des interprètes sont essentiels. Leur mission n'est pas seulement de traduire, mais également de rassurer, d'expliquer le contexte, d'avoir conscience de situations sujettes à interprétation. Un financement de l'expertise et de la compétence des interprètes est nécessaire.

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