Aujourd'hui, schématiquement, les médiateurs culturels sont les personnes qui viennent avec le préfet avant de contraindre des réfugiés à partir d'un camp. Ils sont considérés par les migrants, comme des « vendus ». Ce sont d'ailleurs en général des personnes qui se protègent parce qu'ils ne peuvent plus circuler dans la ville en question. Cela n'empêche pas, bien évidemment, qu'il faille améliorer la formation à tous les niveaux de la chaîne, mais les médiateurs culturels seront des personnes de la police. C'est le même groupe qui comporte des personnes de la police, des angios, des associations, des personnes qui travaillent à la mairie. J'ai l'impression que sur le terrain, les personnes ne se parlent pas. Je sais évidement ce que le fait d'imposer des réunions a donné pour l'hôpital. Le Comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers (COPERMO) avait été mis en place. En 2016, le gouvernement socialiste a décrété que tout le tout le monde devait se parler, et on a donc organisé une réunion par mois. Y étaient présents les syndicats, la députée ou le député, le maire, et cela est devenu un rendez-vous où tout le monde prend des positions de principe et publie un communiqué de presse à sa sortie de la réunion. Ce n'est pas ce qui m'intéresse. Ce qui m'intéresse, c'est de réellement rapprocher les différentes entités. Lorsque nous étions à Lampedusa, nous avons été étonnés de voir les gendarmes appeler les associations pour leur annoncer qu'ils allaient faire débarquer des personnes et demander leur présence parce qu'ils savaient qu'elles pouvaient accompagner les migrants. Vous allez m'objecter qu'en général un accompagnement est fourni aux migrants de passage. C'est en effet le cas à Briançon ou encore à Menton. Pourquoi ne réussit-on pas à instaurer ce type de cohabitation, faisant intervenir des personnes certes différentes, mais qui peuvent peut-être permettre l'installation d'une compréhension réciproque ?