L'objectif d'un superviseur est avant tout de protéger les policiers, qui se trouvent dans une situation de stress. Un policier focalisé sur son tir n'a pas forcément une vision panoramique de ce qui peut se passer au-delà de la cible. Il s'agit de s'assurer, avant de donner l'autorisation, que le tir est nécessaire, proportionné et ne risque pas de créer des dégâts collatéraux. Nous sommes toujours plus forts à deux que seul.
Le réalisateur David Dufresne est un militant de la lutte contre les violences policières. Je n'ai pas encore vu son documentaire mais je le regarderai si j'en trouve le temps. Je pense que, quelles que soient les circonstances, nous avons tous intérêt à recourir à la vidéo. Aujourd'hui, l'image est partout – certains la détournent et la manipulent. Il est important, dans une société de communication comme la nôtre, que la police ait aussi la capacité de filmer les événements. Je suis donc à 200 % favorable à l'usage de drones, de caméras, ou de caméras piétons.
Il convient de préserver l'anonymat des personnes filmées dans une foule, tout en permettant de les identifier si elles se rendent coupables d'exactions ou d'actes de délinquance. De la même manière, les policiers filmés parfois de très près par les citoyens sur leur smartphone doivent bénéficier de l'anonymat – et être identifiés si nécessaire.