Intervention de Didier Lallement

Réunion du mercredi 30 septembre 2020 à 17h40
Commission d'enquête relative à l'état des lieux, la déontologie, les pratiques et les doctrines de maintien de l'ordre

Didier Lallement, préfet de police :

Vous parlez d'altération des relations entre les forces de l'ordre et la population ; cela ne regarde pas le fonctionnaire que je suis : c'est une prise de position politique. Pour ma part, je n'ai pas du tout ce sentiment. Je pense qu'une catégorie de population a altéré ses relations avec l'État et avec la police ; je ne crois pas que la grande majorité de la population soit dans cette situation.

En ce qui concerne les questions plus techniques, les propos que vous attribuez au Défenseur des droits sont inexacts : les fonctionnaires de la préfecture de police reçoivent une formation en matière de maintien de l'ordre – je parle de ceux des compagnies d'intervention, dépendant de la DOPC. Ils sont formés dès leur arrivée ; il existe ensuite différents niveaux de spécialisation, qui, chez moi, s'appellent ULI 1 et ULI 2, puis une mise en condition opérationnelle. Ainsi, sur l'ensemble des sections et compagnies d'intervention, il y en a une par jour à l'entraînement. Ces formations peuvent être assez différentes de celles dispensées aux autres forces de maintien de l'ordre, en particulier aux escadrons de gendarmerie, mais elles existent. Elles ont lieu à Brétigny ; si vous voulez venir y assister, nous vous accueillerons avec le plus grand plaisir.

En ce qui concerne le journal que vous avez cité, je suis désolé, mais je ne le lis pas ; je ne peux donc pas vous dire ce qu'il contient ; mais j'imagine que la question a été posée au directeur général de la gendarmerie nationale.

En ce qui concerne le fait que les syndicats de police n'auraient pas été associés à l'élaboration du SNMO, je ne suis pas responsable du déroulement de cette démarche. J'ai eu connaissance du fait qu'ils avaient participé à des discussions, mais je ne peux vous répondre, n'étant pas l'autorité qui a conduit ces discussions.

En ce qui concerne la ville de Paris, la loi de 2017 ne donne pas de compétence de maintien de l'ordre au maire de Paris, mais une compétence de police de la circulation, et encore, pas sur la totalité des voies parisiennes – c'est d'ailleurs une bizarrerie de cette loi, si je puis me permettre : 80 % des voies dépendent du maire, 20 % du préfet de police ; chaque fois qu'il se passe quelque chose, il faut prendre un plan ! Le législateur m'a fait la gentillesse de me permettre de donner un avis sur l'aménagement des voies dépendant du maire de Paris, mais ce n'est qu'un avis simple, excepté pour quelques voies réputées stratégiques, mais très peu nombreuses. Par exemple, la rue de Rivoli relève de la pleine compétence du maire de Paris, sauf la partie qui passe devant l'Hôtel de ville, entre celui-ci et le BHV – ne me demandez pas pourquoi !

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