Monsieur le préfet, les manifestations sont de plus en plus fréquemment infiltrées par des groupes ultra-violents, souvent d'extrême gauche mais appartenant aussi parfois à l'ultra-droite, qui recherchent l'affrontement avec les forces de l'ordre et se livrent à des pillages. Par parenthèse, la diffusion, sur toutes les chaînes d'information, deux heures durant, des images de ces manifestations n'apporte rien en matière d'information et encourage les comportements violents.
Cette radicalisation et cette violence croissantes, cet ensauvagement, je le dis, sont graves. L'image que ces phénomènes renvoient de notre pays à l'étranger est dramatique ; ils font des blessés, empêchent des commerçants de travailler durant plusieurs semaines. Comment peut-on, au plan opérationnel, mieux anticiper et mieux prévenir pour déjouer l'action des groupes violents ? N'est-il pas nécessaire d'arrêter, en amont des manifestations, les personnes dont les services de renseignement savent qu'elles viennent, non pas manifester, mais perturber et casser ? Il s'agit aussi de permettre aux gens qui veulent véritablement manifester d'exercer ce droit absolument fondamental, auquel nous sommes tous attachés.