Intervention de Didier Lallement

Réunion du mercredi 30 septembre 2020 à 17h40
Commission d'enquête relative à l'état des lieux, la déontologie, les pratiques et les doctrines de maintien de l'ordre

Didier Lallement, préfet de police :

L'information des manifestants est assez essentielle lors du déroulement d'une manifestation car, faute d'organisateurs et souvent de service d'ordre, nos interlocuteurs sont rares. Nous publions donc beaucoup de tweets – cela nous a d'ailleurs été souvent reproché –, mais nous devons être assez peu convaincants car le message ne passe pas toujours lorsque nous indiquons, par exemple, un itinéraire de sortie. Nous sommes équipés, par ailleurs, de haut-parleurs très puissants, des HyperSpike. Toutefois, dans une ville comme Paris, un haut-parleur n'est pas suffisant pour couvrir la totalité d'une rue, par exemple, ou alors le volume doit être tellement fort que cela devient pénible pour les personnes qui sont à proximité.

Nous avons donc décidé de nous inspirer des méthodes utilisées dans le domaine de la sécurité civile. Il est possible en effet d'envoyer des messages aux personnes se trouvant dans un périmètre donné, par exemple pour les alerter de dangers liés à des établissements hautement sensibles. Nous pourrions utiliser cette méthode dans le cadre des manifestations, mais il est vrai que des messages seraient envoyés à des personnes qui n'y participent pas. Il faudra donc qu'ils soient suffisamment neutres, très prosaïques, pratiques, pour que ces personnes ne s'inquiètent pas. En tout cas, c'est, me semble-t-il, le seul moyen de toucher les gens. Dans une manifestation, chacun utilise son téléphone portable, que ce soit pour se filmer ou pour le consulter. Il nous faut, technologiquement et socialement, en tenir compte.

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