Merci monsieur le professeur pour vos analyses, qui sont toujours limpides. Vous nous avez bien expliqué les évolutions des manifestations et des manifestants depuis quelques années. Vous avez notamment estimé, dans une interview précédente, que des erreurs stratégiques avaient été commises par la préfecture de police en décembre 2018. Vous avez dit aussi, par ailleurs, que la conception actuelle du maintien de l'ordre par la préfecture de police était marquée par une forme de passéisme ne permettant peut-être pas d'être aussi efficace que nécessaire. Est-ce que vous pourriez développer ce point ?
Par ailleurs, vous avez été très clair sur le fait qu'un certain nombre d'armes dont étaient pourvues les personnes responsables du maintien de l'ordre, notamment les lanceurs de balles de défense (LBD), étaient inadaptées au maintien de l'ordre puisqu'elles pouvaient provoquer des blessures très graves. Comment voyez-vous le remplacement de ces armes ? Est-ce que ce qui est prévu dans le nouveau schéma vous semble de nature à répondre efficacement aux difficultés que vous avez relevées ?
Vous avez aussi noté des changements, avec l'arrivée des téléphones portables qui servent d'appareil photographique et de caméra. Vous disiez qu'il y avait maintenant des millions de photographes amateurs, qui pouvaient aussi prendre des vidéos des incidents. Comment réagir à cette situation, et que préconiser aux responsables du maintien de l'ordre pour s'y adapter ?
En outre, vous avez évoqué l'intervention d'unités spécialisées, en disant qu'elles revêtaient un caractère amateur et pouvaient donc commettre des erreurs. Vous avez également mentionné la formation. Doit-on proposer de laisser le maintien de l'ordre uniquement aux unités spécialisées, ou devons-nous dispenser un minimum de formation à toutes les autres, au cas où elles devraient arriver en renfort ?