Intervention de Claude Fourcaulx

Réunion du mercredi 28 octobre 2020 à 17h00
Commission d'enquête relative à l'état des lieux, la déontologie, les pratiques et les doctrines de maintien de l'ordre

Claude Fourcaulx, secrétaire général adjoint de l'Union des officiers – Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) :

Le modèle de désescalade est utilisé en Allemagne dans des cas bien précis de manifestations pacifiques. Il a montré toutes ses limites lors de manifestations devenues plus rugueuses et plus violentes.

Nous sommes confrontés en France, peut-être par héritage révolutionnaire, à des manifestations très violentes sur les dix dernières années. Au vu des individus que nos policiers ont eu à rencontrer lors du maintien de l'ordre, j'ai du mal à imaginer que l'on puisse appliquer cette doctrine de désescalade en France.

Vous nous parlez de l'identification des policiers. Je vous réponds en évoquant l'identification des black blocs.

Vous nous parlez du respect des journalistes. Très bien ! À ce moment-là, il faudrait qu'ils soient parfaitement identifiés aussi par nos forces de l'ordre. Les règles seront alors bien posées pour tout le monde.

Il est vrai aussi que nous devons faire preuve de pédagogie par rapport aux grandes règles relatives au maintien de l'ordre et à la régulation des manifestations. Je vais dans votre sens. Depuis 2018, nous avons effectivement rencontré un nouveau public de manifestants qui n'était pas forcément rompu aux réglementations des manifestations.

Cependant, nous avons pu remarquer lors des différents épisodes des Gilets jaunes certains groupes de black blocs s'agréger volontairement à des groupes de Gilets jaunes. Au bout de deux ou trois week-ends de combats et de manifestations communes, ces primo-manifestants qu'étaient les Gilets jaunes devenaient, poussés par les black blocs, de redoutables adversaires sur le plan du maintien de l'ordre.

Comme je l'ai rappelé, la police n'est pas là pour réprimer une manifestation, mais pour garantir l'ordre public.

Sans policiers ni gendarmes, nous n'aurions pas de liberté d'expression ni de manifestation en France. C'est un axiome primordial qu'il faut répéter. Sans nous, il n'y aurait pas de liberté d'expression et de manifestation.

Je reviens à l'identification des policiers et des gendarmes. Je pense qu'ils sont relativement bien identifiés. Je voudrais qu'en face les gens s'identifient. Je ne pense pas que des gens habillés tout en noir, et qui lancent des billes d'acier ou des bouteilles d'acide sur nos policiers, soient venus pour manifester. Ils sont là pour s'en prendre aux forces de l'ordre.

J'ai parlé plus haut de violence légitime. L'armée et la police sont les seuls détenteurs de la violence légitime en France. Nous n'y pouvons rien. C'est ainsi. Encore heureux qu'il n'y ait que nous qui en soyons les détenteurs.

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