Cela pourrait prendre la forme de questionnaires envoyés aux fonctionnaires de police, ou d'entretiens, dans lesquels d'autres thématiques que le racisme pourraient du reste être abordées. Il s'agirait de dresser, par des méthodes quantitatives ou qualitatives, un état des lieux des façons d'agir au sein de ce corps, notamment entre collègues : c'est particulièrement à ce niveau que ce travail d'enquête serait le plus de nature à faire évoluer les mentalités et bouger les lignes. De nombreux membres de forces de l'ordre pourraient ainsi se rendre compte que leurs collègues d'origine maghrébine, subsaharienne ou ultramarine peuvent souffrir des blagues et des remarques déplacées, et que l'ambiance ainsi créée les empêche de le dire en face aux personnes qui se permettent ce genre de pratiques. On pourrait faire le parallèle avec le sexisme : il est très compliqué, dans certains environnements, pour les femmes victimes de sexisme, de faire observer que certains comportements, blagues ou attitudes leur posent problème. On peut très facilement, en créant une certaine ambiance, se rassurer : personne ne s'est jamais plaint, donc il n'y a pas de problème… En fait, il y a bien un problème. Ces enquêtes, dont les modalités demandent à être précisées, pourraient très bien être menées, de façon indépendante, par des chercheurs en sciences sociales, par exemple, qui rendraient leurs conclusions au ministère, aux syndicats et aux autres parties prenantes de la sécurité publique.