Nous n'avons jamais été saisis de dossiers dans lesquels des personnes se seraient vues reprocher d'appartenir aux forces de l'ordre en considération de la couleur de leur peau, mais je n'ignore pas que ce phénomène existe.
Il n'est pas évident de faire partie de la police pour les personnes d'origine maghrébine ou subsaharienne : les tensions liées au racisme peuvent aboutir à ce type d'accusations, extrêmement désagréables. Pour ces personnes, le choix de faire partie des forces de l'ordre n'est pas un chemin si évident, et il faut particulièrement les entendre lorsqu'elles dénoncent des actes racistes de la part de leurs collègues. J'ose espérer que ces chemins se banaliseront dans les années à venir : on voit davantage de personnes d'origine maghrébine ou subsaharienne dans la police nationale qu'il y a vingt ou trente ans, l'ancienneté des phénomènes migratoires entraîne une normalisation des populations, qui vont se répartir au sein de la société de façon de plus en plus indépendante de leur origine.
SOS racisme n'a pas été saisie de ces phénomènes, au demeurant tout à fait condamnables. En tout cas, ils montrent comment, lorsqu'on refuse de prendre un problème à bras-le-corps, on se retrouve tous perdants : ces situations de tension finissent par affecter négativement l'ensemble des parties prenantes au maintien de l'ordre.