La place prépondérante donnée à la judiciarisation est un point fort de votre exposé. En particulier, vous visez plusieurs stades de la manifestation : en amont, c'est‑à‑dire les interpellations préventives, les confiscations d'objets, les contrôles délocalisés, qui se font sous instruction et contrôle des magistrats, puis les interpellations en cours de manifestation qui se font en général pour des flagrants délits de casse ou d'agression. Cela vous pose problème compte tenu sans doute des manières d'interpeller. À partir du moment où des délits sont commis en marge d'une manifestation, comment fait‑on et que préconisez‑vous ? Peut‑on continuer à interpeller ? Faut‑il tout arrêter ou laisser les délits être commis ? Comment peut‑on à la fois avoir un équilibre entre le moins possible de violences de part et d'autre – même si la violence des forces de l'ordre est légitime – et le fait d'arrêter de tels délits qui peuvent dégénérer, et continuer à protéger les biens et les personnes ?