Intervention de Aurélie Laroussie

Réunion du jeudi 26 novembre 2020 à 11h30
Commission d'enquête relative à l'état des lieux, la déontologie, les pratiques et les doctrines de maintien de l'ordre

Aurélie Laroussie, présidente de l'Association femmes des forces de l'ordre en colère :

Comme vous l'indiquez, c'est certes le fait d'une minorité, mais elle est bruyante et fait énormément de mal. C'est notamment vrai sur les réseaux sociaux sur lesquels, en ce moment, l'article 24 de la loi relative à la sécurité globale fait débat. Pour m'être entretenue du sujet avec différents représentants politiques, je trouve qu'il va être difficile à mettre en œuvre, mais c'est un autre problème. Ce climat anti-flic est dû aux réseaux sociaux et aux médias en général, qui vont constamment relever des faits de violences policières. Si une violence a été commise un jour, vous allez en entendre parler sur toutes les chaînes d'information pendant des semaines et des semaines.

En revanche, on ne communique jamais sur les beaux gestes de la police nationale et de la gendarmerie. J'estime qu'il revient désormais aux médias et à vous – les élus de la République – d'orienter l'opinion et d'essayer de donner une image positive en insistant sur le fait que le policier n'est pas seulement celui qui gaze ou qui matraque dans les manifestations. La police comprend différents services. Pour ne citer qu'elles, les équipes des brigades des mineurs font un travail exceptionnel et sauvent des enfants. Tout cela, il n'en est pourtant jamais question dans le débat public : on ne montre que le côté répressif de la police nationale et de la gendarmerie. Cela me fait penser à un « lavage de cerveau » : on oriente l'opinion publique dans le sens que l'on veut, et le pire est que cela fonctionne.

Quand j'interviens dans le débat public, je me fais régulièrement insulter sur les réseaux sociaux. J'ai à plusieurs reprises fait le test d'échanger par messages privés avec l'auteur de ces insultes pour discuter « entre quatre yeux ». Je peux vous assurer que, lorsqu'il n'y a pas cet effet de meute, une conversation peut avoir lieu avec ces personnes. Je pense qu'il va falloir aller davantage dans ce sens. Je ne sais pas si cela doit passer par le service de communication de la police ou de la gendarmerie ou par le ministère de l'Intérieur, mais je pense vraiment qu'il existe un problème de communication sur les beaux gestes de la police et de la gendarmerie. Par exemple, j'apprécie beaucoup les actions de l'association Raid Aventure Organisation, qui est présidée par Bruno Pomart, que vous connaissez certainement.

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