Merci monsieur le président. Je dirai d'emblée que vous avez de la chance de connaître Bruno Pomart, et que je suis ravi de l'entendre aujourd'hui. Je tiens, monsieur Pomart, à vous remercier pour votre intervention et à vous féliciter pour l'ensemble de votre carrière. C'est principalement votre action au sein de Raid Aventure Organisation qui nous intéresse aujourd'hui, même si votre expérience passée – à Corbeil-Essonnes en particulier – vous a aussi permis de travailler sur les sujets relatifs au lien entre citoyens et forces de police. Vous avez dû noter que notre questionnement dans le cadre cette commission d'enquête avait trait principalement à l'état des lieux, la déontologie, les pratiques et les doctrines de maintien de l'ordre. Des faits récents nous poussent à nous interroger sur un certain nombre de difficultés, même s'il faut éviter de trop les « monter en épingle ». Si la police conserve – fort heureusement d'ailleurs – la confiance d'une grande partie de la population – moi le premier –, ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas s'interroger sur certains comportements et sur les réponses que nous devons mettre en œuvre pour les éviter.
Je suis ravi de mieux connaître votre association grâce à votre intervention. Je m'y étais rapidement intéressé avant votre audition, mais je n'aurais malheureusement pas été en mesure de répondre si j'avais été questionné il y a une semaine sur l'objet de l'association Raid Aventure Organisation. J'espère que cette structure va être de plus en plus connue, et nous aurons certainement l'occasion de souligner tout le bien que nous pouvons en penser au travers du compte-rendu qui sera produit par la commission.
Je vais me permettre de vous poser une question plus directement liée aux sujets de maintien de l'ordre et au métier de policier qui était le vôtre. Il apparaît que les conditions d'emploi des forces de l'ordre sont très difficiles ces dernières années, en lien notamment avec la tenue de manifestations toutes les semaines ou presque. Lors de celles-ci, nous avons vu intervenir de plus en plus souvent des unités non spécialisées dans le maintien de l'ordre. Au travers des nombreuses auditions que nous avons pu réaliser, nous avons aussi pu constater que quand des incidents pouvaient survenir entre des manifestants et des forces de l'ordre, ils pouvaient résulter d'une mauvaise préparation des forces de police – ou d'une partie d'entre elles. Pour être plus précis, je pense notamment à des unités qui ne sont pas spécifiquement formées au maintien de l'ordre tout en étant certainement excellentes dans leurs pratiques quotidiennes, des unités de la BAC par exemple.
Quel regard portez-vous sur ce sujet ? Etes-vous d'accord sur la nécessité de former réellement les policiers et les gendarmes aux problématiques spécifiques au maintien de l'ordre. Nous savons tous qu'il existe en la matière des unités spécialisées et que ce ne sont pas souvent elles qui sont mises en cause. Je voudrais avoir votre point de vue sur ce mélange que nous pouvons avoir sur des lieux de manifestations entre différents services de police et de gendarmerie. S'ils sont censés agir de manière coordonnée, nous pouvons avoir parmi eux des éléments qui interviennent en étant simplement munis de brassards, qui peuvent courir de droite à gauche, qui interpellent, qui parfois font usage de lanceurs de belles de défense (LBD) (car il faut bien qu'ils se dégagent lorsqu'ils sont dans des situations compliquées) et qui peuvent provoquer des drames. Je vous laisse la main si vous le voulez bien.