Merci madame la députée pour votre question. Nous sommes effectivement amenés à intervenir dans les Hauts-de-Seine, à Villeneuve-la-Garenne ou Argenteuil par exemple. Suite à des événements qui ont touché Argenteuil, nous avons engagé depuis un an un travail en lien avec le maire de la ville. Il essaye vraiment de recréer du lien sur le terrain et ainsi de faire en sorte de lutter contre les problématiques de salafisme qui existent dans certains quartiers – ce qui n'est pas propre à Argenteuil. Le travail que nous menons n'empêche pas de nouveaux événements de se produire, mais je suis convaincu que c'est tous ensemble que nous trouverons des solutions. Pour participer régulièrement à des émissions sur le maintien de l'ordre, je constate que le regard se porte trop exclusivement sur la police, nationale ou municipale. Or, je considère que c'est tous ensemble que nous parviendrons à relever les défis qui sont les nôtres dans ce cadre. Au travers des actions que nous menons avec l'association Raid Aventure Organisation, nous associons les élus locaux car j'ai conscience des difficultés qui sont les leurs dans les grandes villes en particulier. De mon point de vue, il faut parvenir à mettre – ou remettre – en place un tissu associatif. Sans faire de politique (je suis apolitique, que ce soit clair), j'estime que nous avons tué depuis 20 ans les mouvements associatifs. Il y avait en leur sein du bon et du mauvais, mais il en est de même au sein de la police par exemple, où 99 % des policiers font parfaitement bien leur travail et où 1 % seulement ne se comportent pas correctement. Je crois vraiment que l'on a tué le monde associatif depuis une vingtaine d'années dans ces quartiers. Or, ces associations avaient un rôle d'amortisseur comme Raid Aventure Organisation peut l'avoir dans le cadre de ses actions. Parfois, des personnes me disent « C'est bien ce que vous faites, mais concrètement il y a toujours des problèmes ». Comme vous devez le savoir en tant qu'élus, il y a toujours des problèmes à régler car la société en génère en permanence de nouveaux. Dans le monde associatif, nous sommes là pour jouer ce rôle d'amortisseur. Si nous n'étions pas là, ce serait bien pire. Je me souviens que lors de conseils de prévention de la délinquance, Serge Dassault me disait régulièrement « M. Pomart, je ne comprends pas, il y a toujours des problèmes » et je lui répondais « monsieur le maire, si nous n'étions pas là il y en aurait encore beaucoup plus des problèmes ». Il n'existe pas de solution miracle en la matière. Lorsqu'une municipalité aménage un beau rond-point avec des fleurs, c'est tout de suite visible et concret. En revanche, le travail de l'humain et du social est beaucoup plus compliqué à mettre en œuvre.