Intervention de Bruno Pomart

Réunion du jeudi 26 novembre 2020 à 16h45
Commission d'enquête relative à l'état des lieux, la déontologie, les pratiques et les doctrines de maintien de l'ordre

Bruno Pomart, président de l'association Raid Aventure Organisation :

Les réseaux sociaux et internet ont quelque chose de fabuleux, mais ils peuvent en contrepartie contribuer à véhiculer des éléments très néfastes pour notre société. Je pense notamment à la problématique des fake news ou à tout ce que l'on peut voir lorsqu'éclate une affaire impliquant la police ou relative au maintien de l'ordre. Par rapport aux questions d'images, la loi portée par monsieur Fauvergue et madame Thourot a du sens pour moi, car il faut aussi parvenir à protéger nos forces de l'ordre sans aller à l'encontre des libertés des citoyens. C'est quelque chose qui me semble essentiel dans la conjoncture actuelle.

Au risque de paraître redondant ou simpliste, il convient de travailler dans le domaine éducatif (y compris dans les familles) et de la responsabilité. A ce titre, le CIPDR a su mettre en avant des associations qui – au niveau national – mènent des actions fortes en matière de pédagogie, notamment pour faire en sorte de déconstruire un certain nombre de stéréotypes. Il faut bien expliquer que les policiers sont des personnes comme vous et moi, qu'ils ont une mission qui est contrôlée par l'État et qu'ils sont soumis à un cadre déontologique. J'insiste sur le fait que dans 99 % des cas, les policiers font parfaitement bien leur travail. Nous avons près de 300 000 membres des forces de l'ordre en France et ces personnes effectuent un travail formidable pour assurer notre sécurité, pour protéger les familles, pour porter secours, pour interpeller et pour lutter contre la délinquance. C'est un message que nous portons auprès des enfants que nous côtoyons dans le cadre de nos actions. Il est vrai que, parfois, des dérapages peuvent se produire, avec des policiers qui ne se comportent pas correctement. Lorsque c'est le cas, l'Inspection générale de la police nationale voire les tribunaux sont là pour les sanctionner. En 2019, plus de 2 000 policiers ont été sanctionnés et nous le soulignons également lorsque nous discutons avec des enfants ou des jeunes. Il est totalement faux d'insinuer que les policiers feraient ce qu'ils veulent. Ils sont sanctionnés lorsqu'ils doivent l'être. La police est l'administration la plus sanctionnée. C'est à nous – en tant qu'acteurs associatifs – de faire passer ce type de messages tout au long de l'année et pour aider à déconstruire des idées préconçues. Les policiers interviennent et interpellent au besoin pour des raisons bien déterminées. Si des dérapages se produisent, il faut que leurs auteurs soient sanctionnés car des règles et des lois sont applicables à tout le monde.

Tout ce travail de pédagogie doit être effectué sur le terrain afin de réussir à casser cette spirale de défiance à l'égard de la police. Je serai prochainement sur des plateaux de télévision pour discuter de ce qu'il s'est passé lors d'une intervention impliquant un producteur de musique, et je ferai encore une fois en sorte de souligner qu'il ne faut pas se fier qu'aux images. Si des fautes ont été commises de la part de policiers, la justice fera son travail. Jusqu'à preuve du contraire, elle ne s'exerce pas dans les médias, pas plus que sur les réseaux sociaux.

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