S'agissant des conditions matérielles, tous les équipements ne pourront pas être financés par le plan de relance. Seuls les crédits consommés dans les deux prochaines années et répondant à des critères écologiques sont éligibles. C'est le cas du renouvellement de certains véhicules.
Nous avons aussi inséré des crédits supplémentaires dans le budget pour 2021. Je peux en fournir le détail à votre commission, les montants sont très élevés. Les véhicules de commandement et de transmissions et les véhicules de maintien de l'ordre sont inscrits aux crédits du budget ordinaire lorsqu'ils ne relèvent pas du plan de relance, de même que les cent camions bagage, les dix porte-drones et les sept engins lanceurs d'eau. Les 12 000 gilets quatre-en-un, extrêmement importants pour les forces de l'ordre, ne sont pas inscrits au plan de relance mais au budget ordinaire. Tout ce que nous pouvions inclure dans les crédits écologiques l'a été, et tout ce qui n'en relevait pas a été inscrit dans le budget ordinaire.
Vous évoquez les personnels qui ont participé aux opérations sans être spécialistes du maintien de l'ordre. Cela explique parfois certains débordements, sans les excuser. Ce n'est pas du tout le même travail d'être policier de voie publique ou chargé du maintien de l'ordre. Les opérations de maintien de l'ordre imposent de s'entraîner avec les autres, le préfet, qui dirige les opérations lors d'une manifestation devant coordonner les unités. Le schéma national du maintien de l'ordre a d'ailleurs permis de rappeler qui était responsable de quoi, notamment du choix de la stratégie, qui doit être inspirée par un bon renseignement.
Nous augmentons fortement le nombre de gendarmes mobiles et de CRS qui s'occuperont de maintien de l'ordre, mais il faut également effectuer un travail important de formation des policiers de voie publique, qui pourront participer à des opérations de maintien de l'ordre en appoint. Il faut aussi leur fournir un équipement : pendant la crise des Gilets jaunes, nous avons entendu trop de policiers expliquer qu'ils avaient acheté eux-mêmes leur équipement. D'ailleurs, ils n'avaient pas les mêmes uniformes ni le même matériel d'intervention. Il faut mettre fin à cette situation et prévoir un kit et une formation pour les policiers de voie publique qui pourraient ponctuellement être utilisés pour faire du maintien de l'ordre, notamment dans les villes de province.
Parmi les « sept péchés capitaux » figurent la formation initiale et continue. Je reçois les syndicats de police demain : ce sera l'occasion de préparer le « Beauvau de la sécurité ». Nous tirerons toutes les conséquences de ces travaux pour les policiers de voie publique.