Intervention de Général Jean-Marc Descoux

Réunion du mercredi 10 mars 2021 à 15h00
Commission d'enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en guyane

Général Jean-Marc Descoux :

Dans un monde idéal, il serait possible de déployer des moyens encore plus conséquents sur cette mission. Le territoire national compte actuellement 109 escadrons de gendarmerie mobile sur le territoire national, dont 20 escadrons dans les Outre-mer, soit un cinquième du dispositif, parmi lesquels 6 escadrons sont localisés en Guyane. Hormis Paris, la Guyane est aujourd'hui le département français qui bénéficie de l'effectif le plus fourni de forces de maintien et de rétablissement de l'ordre sur le territoire national.

Est-ce suffisant ? Oui, parce que nous obtenons des résultats probants et quantifiables. Depuis la mise en place du dispositif Harpie, nous avons fait reculer les activités de pillage de la forêt. L'analyse des photographies satellites de la zone et notre observation sur le terrain nous montrent que la Guyane reste relativement préservée de ce point de vue par rapport aux états limitrophes du Suriname et du Brésil.

Nous menons un combat incessant qui s'articule autour de trois axes.

Premièrement, il s'agit d'entraver la liberté d'action des réseaux d'orpaillage en compliquant sérieusement l'acheminement de moyens nécessaires à l'orpaillage à l'intérieur de la forêt par le contrôle des axes ou encore la mise en place de postes fixes.

Deuxièmement, nous détruisons régulièrement les sites exploités par les orpailleurs illégaux au moyen d'actions aéroportées et terrestres en forêt qui nous permettent de gêner considérablement ces activités. À titre d'illustration, nous avons procédé à la destruction de 1 172 motopompes en 2020, ce qui nous permet de casser la dynamique des orpailleurs.

Troisièmement, nous traduisons devant la justice française des malfaiteurs qui œuvraient dans la forêt, soit des orpailleurs, soit des criminels en bande organisée qui gravitent autour des précités. Cette action judiciaire porte ses fruits, puisqu'elle participe à contenir les activités d'orpaillage illégal en Guyane.

Il est cependant à noter que compte tenu du cours élevé de l'or et de la pauvreté de la population qui réside dans les secteurs limitrophes au Brésil et au Suriname, l'orpaillage alimente tous les mirages.

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