Intervention de Nathalie Barbe

Réunion du mercredi 24 mars 2021 à 17h00
Commission d'enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en guyane

Nathalie Barbe, directrice des relations institutionnelles et de l'Outre-Mer de l'Office national des forêts (ONF) :

Je pourrai vous fournir la liste des 90 essences exploitables en forêt guyanaise si vous le souhaitez. Elles n'ont rien de commun avec les essences exploitées en métropole.

Une centrale à biomasse existe à Kourou, et d'autres centrales de ce type sont prévues pour accroître la souveraineté énergétique de la Guyane. Une partie du bois extrait de la forêt est donc destiné à créer de l'énergie, mais l'essentiel du bois exploité en Guyane est constitué de bois d'œuvre.

J'ai eu la chance de suivre six semaines de formation en Guyane, et on m'y a par exemple expliqué qu'afin de limiter le taux d'hygrométrie dans les habitats, des lames de bois sont généralement insérées dans les fenêtres pour assurer un flux d'air permanent : cet usage constitue un débouché typique pour la filière bois.

Les bois très colorés, comme l'amarante, sont aussi utilisés pour l'ameublement.

Dans le cadre de sa mission d'aménagement du DPF, l'ONF établit également un plan de gestion à dix ou quinze ans, au sein duquel il recense les types d'arbres présents dans les différentes parcelles du DPF. Chaque grume exploitable doit ainsi être géoréférencée.

Dans un écosystème tropical, lorsque 5 grumes par hectare sont coupées, les arbres situés sous la strate herbacée accèdent de nouveau à la lumière et recommencent ainsi rapidement à progresser. Les plans d'aménagement sont précisément prévus pour que les prélèvements ne dépassent pas ce que la nature est capable de produire à nouveau.

Par ailleurs, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) a mené des expérimentations de plantations de teck, etc., en Guyane, afin d'examiner leurs capacités à répondre aux besoins des filières d'exploitation.

Un travail considérable a également été réalisé pour valoriser le « bois létal » issu de la création de pistes dans la forêt, soit sous forme de bois d'œuvre, soit sous forme de biomasse.

Un autre projet consiste à utiliser les bois inondés par la création du barrage Triton.

L'ONF n'intervient pas en pharmacopée. Le CIRAD intervient peut-être quant à lui auprès des populations qui utilisent traditionnellement les plantes de la forêt en pharmacopée, afin d'exclure des aménagements l'exploitation de certaines essences du fait des propriétés de leurs graines et fruits.

L'ONF éditait jusqu'à présent un guide des essences guyanaises en partenariat avec le CIRAD et l'École nationale du génie rural, des eaux et des forêts (ENGREF), mais il ne le pourra plus désormais, faute de moyens financiers suffisants.

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