Intervention de Pascal Vardon

Réunion du mercredi 19 mai 2021 à 15h00
Commission d'enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en guyane

Pascal Vardon, directeur du Parc amazonien de Guyane :

Des réunions de renseignement, auxquelles participe Denis Lenganey, sont organisées tous les quinze jours. L'état des lieux de la situation y est partagé. L'observatoire de l'activité minière est renseigné en continu sur les chantiers actifs. Nous réalisons deux missions annuelles héliportées. Des missions régulières sont menées en forêt et des signalements alimentent la donnée de synthèse sur la position des chantiers.

La logistique est beaucoup plus volatile. Des itinéraires de contournement sont régulièrement inventés. L'activité se déroule essentiellement la nuit, à partir des frontières. Il est donc difficile de planifier des interventions sur la logistique.

Sur la façade est avec le Brésil, un centre de coopération policière est installé à Saint-Georges de l'Oyapock qui opère un lien entre l'opération Harpie et les différentes polices brésiliennes (police fédérale et police militaire). Nous souhaiterions obtenir davantage de renseignements. La maîtrise de la confidentialité de certains renseignements est parfois compliquée néanmoins. La diffusion de certaines informations est poreuse, au point de faire échouer des opérations le jour même de leur réalisation.

Du côté du Suriname, une action remarquable a été menée par l'ambassadeur Antoine Joly. Des actions ont pu être débloquées depuis le changement de gouvernement. Sur le plan opérationnel, nous n'en sommes pas encore au point d'échanger sur la logistique, mais la perspective existe. Nous avons travaillé avec la conseillère diplomatique du préfet, Madame Suard, en lien avec les ambassadeurs au Suriname, en Guyana et au Brésil.

Le mercure est interdit en France. En théorie, il l'est aussi au Suriname. Or, il circule dans les pirogues qui remontent le Maroni. Nous retrouvons aussi du mercure en vente dans les comptoirs au Suriname. Une action conjointe de la France et du Suriname sur le transport de mercure sur le fleuve Maroni pourrait donc être mise en œuvre. Les autres produits de logistique (carburant, pompes, riz) peuvent être utilisés légalement. Au Suriname, les orpailleurs, souvent brésiliens, sont souvent des sous-traitants de concessionnaires légaux.

Nous pourrions réaliser des prises de mercure. Il s'agirait de bons signaux pour un changement de pratique au Suriname et pour une gestion conjointe du bassin versant du fleuve Maroni. Un projet existe déjà sur l'échange de données scientifiques. Le Maroni est un fleuve transfrontalier. Nous pourrions imaginer de nombreuses autres actions, notamment sur la gestion des déchets.

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