Intervention de Gabriel Serville

Réunion du mardi 25 mai 2021 à 18h30
Commission d'enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en guyane

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville, rapporteur :

Vous avez annoncé l'augmentation de 50 % des opérations héliportées en 2021 et 2022. Cette décision va dans le bon sens. Cependant, j'aurais voulu que vous continuiez à être notre porte-parole et notre avocat auprès de vos collègues du Gouvernement, notamment dans la perspective des prochains projets de loi de finances. Les différentes auditions que nous avons menées nous ont permis de nous rendre compte que les opérations Harpie ne se déroulent pas dans des conditions parfaites, en raison de la qualité du matériel mis à disposition des militaires – celui-ci est parfois obsolète, voire totalement dépassé sur le plan technologique. Un déficit de formation a également été évoqué. Les militaires eux-mêmes ont d'ailleurs indiqué à la ministre des armées, lors de sa visite en Guyane, que la formation occupait un tiers de leur activité et que, de ce fait, le temps passé en opérations à proprement parler était insuffisant pour permettre aux hommes de s'acclimater et d'être pleinement efficients sur le terrain. Un ou deux interlocuteurs ont beaucoup insisté sur le travail de renseignement. Bien souvent, ce sont des agents de l'OFB, du PAG ou des personnes travaillant sur des sites légaux d'orpaillage qui remettent aux militaires des cartes plus faciles à lire que celles dont ils disposent. Pouvez-vous prendre l'engagement de faire évoluer la compréhension que vos collègues du Gouvernement ont de la lutte contre l'orpaillage illégal ? C'est indispensable pour que les moyens budgétaires nécessaires à l'amélioration de cette lutte soient mis à disposition de la Guyane.

Par ailleurs, lors du quinquennat de M. Hollande, je m'étais battu pour que les recettes issues de la vente de l'or illégal saisi bénéficient en priorité aux communes les plus lourdement touchées par ce phénomène – nombre de communes situées le long du Maroni auraient aimé que tel soit le cas. Suite à une deuxième demande de ma part, ces recettes ont finalement été directement affectées à la lutte contre l'orpaillage illégal, mais il s'agissait en réalité d'une solution de repli. J'aimerais que ma première demande soit entendue et que ces produits bénéficient d'abord aux communes qui en ont besoin. Est-ce une piste que nous pourrions explorer en vue du projet de loi de finances pour 2022 ou des budgets suivants, même si une élection présidentielle intervient entre-temps ? Pourrions-nous au moins poser ce principe pour assurer sa pérennité quel que soit le résultat des élections ?

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