J'ai eu l'occasion de travailler sur ces dossiers il y a une quinzaine d'années, alors que j'étais rapporteure pour avis du budget de l'administration pénitentiaire et de la PJJ – la protection judiciaire de la jeunesse. Malheureusement, les situations ont évolué très lentement, voire se sont dégradées. En outre, elles diffèrent grandement selon les établissements. Certains, installés en centre-ville sont dans un état catastrophique. Nous avons des prisons terriblement vieillissantes présentent des problèmes de sécurité pour les gardiens. D'autres établissements, en revanche, sont plus modernes, mais présentant de vraies difficultés pour les visites des familles. Votre constat douloureux est partagé. Humainement, certaines situations sont inacceptables.
Néanmoins, je partage moins votre analyse à propos de la construction de nouvelles places. Je souhaite que les prisonniers soient traités avec dignité. Cependant, je souhaite également que la justice puisse être rendue et qu'elle puisse décider de l'incarcération, entre autres mesures.
En revanche, je partage votre analyse sur le mélange des populations. Il est dramatique de mélanger des personnes non jugées avec des personnes condamnées pour des périodes très longues. La problématique de la radicalisation est également importante.
J'aimerais mieux comprendre le fonctionnement de votre administration. Combien de personnes constituent vos équipes ? Comment se décide l'organisation des visites ? Est-ce pour donner suite à des dénonciations ou organisez-vous à l'avance ces visites ? Prévenez-vous les établissements pénitentiaires ? À la suite de vos visites, vous établissez des recommandations qui font l'objet d'un suivi au bout de trois ans. Cependant, les gouvernements changent, ce qui peut entraîner un manque de suivi des dossiers. Disposez-vous d'une instance permettant d'échanger avec les équipes ministérielles et celles de l'administration pénitentiaires, et de réaliser avec elles un suivi ?