J'observe que vous avez pris vos fonctions à l'ENAP en 2019. J'avais eu l'occasion de la visiter avec M. Joaquim Pueyo, qui était alors président du groupe d'études prison. Cette visite avait été très instructive, nous permettant de voir comment l'ENAP apprenait aux jeunes recrues un métier à la fois passionnant et difficile.
Le cadre de l'enquête qui nous occupe aujourd'hui est vaste et mérite d'être précisé. Le choix a été fait de faire référence aux dysfonctionnements et aux manquements de la politique pénitentiaire française : bien évidemment, ces termes ne ciblent pas personnellement les personnels. Ils concernent les pouvoirs publics. L'idée est d'identifier des moyens et leviers d'action permettant à l'administration pénitentiaire de remplir au mieux sa mission.
La commission d'enquête a pour objectifs : d'évaluer et d'identifier les facteurs ayant abouti à une surpopulation carcérale et à une dégradation progressive des conditions de détention ; d'identifier un éventuel lien de causalité entre ces dernières et les phénomènes de radicalisation ; de se pencher sur l'éventuelle dégradation de la réponse pénale, du fait de la surpopulation observée ; d'examiner les dispositifs de réinsertion ; d'aborder la question du traitement carcéral des délinquants mineurs.
Les auditions de la matinée seront probablement l'occasion de revenir sur le parc immobilier, ainsi que sur les conditions de détention, les régimes d'incarcération, la violence en prison, la sécurisation de la détention, la laïcité et les ressources humaines, qui devraient être au cœur de votre audition.