Grâce à vous, nous avons découvert des chiffres précis. Nous disposons également de comparaisons entre pays et, s'agissant de la France, de comparaisons dans le temps, ce qui est toujours éclairant : devant une photographie à un instant t, on veut toujours faire mieux, mais la comparaison permet de voir le chemin parcouru, et la confrontation avec la situation chez ses voisins permet tantôt d'être plus exigeant, tantôt de savoir se satisfaire de ce que l'on fait correctement.
J'ai beaucoup aimé le temps philosophique que vous nous avez offert quand vous vous êtes demandé ce que l'on pouvait considérer comme étant une amélioration de la situation carcérale. Vous êtes parti de l'hypothèse selon laquelle la baisse de la pression carcérale sur les établissements et sur les personnels constituait une amélioration. À cet égard, pourriez-vous revenir plus précisément sur ce que vous disiez s'agissant de la France ? Vous constatiez que la pression carcérale y restait forte, que la surpopulation persistait malgré l'utilisation accrue des peines alternatives. Selon vous, ces dernières sont plutôt des peines complémentaires ou supplémentaires. Est-ce à dire que ce n'est pas le cas dans les autres pays européens, qui n'ont pas non plus la même balance entre probation et détention ?