Je vous remercie d'avoir accepté cette invitation. Nous sommes réunis dans le cadre d'une commission d'enquête demandée par nos collègues Les Républicains. Après m'être entretenue avec certains de mes contacts qui travaillent dans l'administration pénitentiaire, je sais que le titre a pu parfois choquer. N'en prenez pas grief : ce n'est pas l'administration pénitentiaire qui est ici visée, mais bien les grandes décisions du gouvernement qui affectent les services pénitentiaires. Nous sommes ici dans un esprit totalement constructif. Nous savons que vous remplissez cette mission indispensable avec beaucoup de cœur et d'engagement. Notre objectif est, au contraire, d'essayer de trouver des leviers d'action qui vous permettraient de réaliser cette mission dans de meilleures conditions. Nous pouvons toujours faire mieux dans tous les domaines, y compris celui de la pénitentiaire, ce qui ne nous empêchera pas de faire un focus sur l'évolution de l'administration pénitentiaire.
Le cadre de cette commission d'enquête vous a été précisé. Nous nous interrogeons d'abord sur les facteurs de cette surpopulation, qui est chronique depuis plusieurs décennies et ne va pas forcément en s'améliorant, et sur son impact sur le traitement, par exemple, des détenus radicalisés et sur la réponse pénale. L'insuffisance de places en prison a-t-elle un impact négatif sur la réponse pénale ? Nos interrogations concernent également les dispositifs de réinsertion, qui constituent en fait le cœur du sujet. La prison suit une vocation prioritaire, selon moi : réinsérer les détenus. Nos collègues Les Républicains s'interrogent enfin sur le traitement carcéral des délinquants mineurs.
Ces axes de discussion peuvent nous amener à évoquer de nombreux sujets, comme le parc immobilier, les ressources humaines, le recrutement, les conditions de travail, l'attractivité des carrières, la formation, le logement, les prestations sociales, les conditions de détention, souvent liées aux conditions de travail. Nous pouvons en parler, cela va sans dire, avec l'accès aux activités professionnelles, éducatives, sociales, ainsi qu'aux soins en détention.
Nous ne nous interdisons pas de nous interroger sur la question de l'encellulement individuel, qui, visiblement, représente un Graal depuis de nombreuses années, sans qu'il ne soit toujours atteint, en tout cas pas partout.