S'agissant de la régulation carcérale, notre revendication principale consiste à déconnecter la politique pénale de l'emprisonnement. Il faut faire en sorte que l'emprisonnement ne soit plus considéré comme la peine de référence. Pour la régulation carcérale, nous prenons le problème à l'envers, en réfléchissant seulement selon une gestion de flux, sans nous interroger sur l'utilité de l'emprisonnement. Quelle est la plus-value d'emprisonner certaines personnes ou pas ? Quelle serait la plus-value de mettre en œuvre d'autres mesures alternatives ou de probation ?
L'autre questionnement portait sur les délits pour lesquels l'emprisonnement ne suscite aucun impact ou aucune utilité. Le principal exemple est celui des délits en lien avec les addictions, comme la conduite sous l'emprise d'un état alcoolique ou la consommation de stupéfiants. Les prises en charge en milieu ouvert apparaissent beaucoup plus adaptées puisque la problématique principale relève de l'accès aux soins, du traitement de l'addiction. En détention, l'objectif poursuivi n'est pas le même. Nous pouvons mettre cet élément en perspective avec la notion d'accès aux soins en détention, qui n'est pas toujours bien développé et ne reste pas accessible de la même manière d'un établissement à un autre.