Intervention de Éric Faleyeux

Réunion du jeudi 23 septembre 2021 à 10h10
Commission d'enquête sur les dysfonctionnements et manquements de la politique pénitentiaire française

Éric Faleyeux, secrétaire générale de la CFDT pénitentiaire :

Effectivement, monsieur Diard, la formation au renseignement pénitentiaire s'est développée à l'ENAP grâce à la création récente d'un département qui intervient auprès de l'ensemble des promotions d'élèves, toutes catégories confondues, en formation initiale, mais aussi dans le cadre de la formation continue à destination des personnels membres du réseau du renseignement pénitentiaire. Précisons que le département se révèle très dynamique et entretient de bonnes relations à l'international et avec nos partenaires de la police et de la gendarmerie pour des formations communes. Je tenais à souligner ici l'excellent travail accompli. J'ajoute simplement que seules cinq personnes animent ce département pour organiser et réguler les formations relatives au renseignement pénitentiaire sur l'ensemble du territoire.

Pour être tout à fait complet dans ma réponse, il convient de distinguer la théorie et la pratique. Si les personnels en formation à l'ENAP se montrent motivés et impliqués, avec le souhait de réaliser un bon travail de renseignement pénitentiaire, ils sont souvent déçus lorsqu'ils arrivent dans les établissements, comme je l'expliquais précédemment. À titre d'exemple, un délégué interrégional au renseignement pénitentiaire comme moi gère de cinquante à soixante dossiers. En comparaison, nos collègues policiers du renseignement territorial gèrent entre dix et douze dossiers chacun.

Enfin, nous assistons chaque semaine à une réunion en préfecture, intitulée « GED » – groupe d'évaluation départemental –, au cours de laquelle nous discutons de radicalisation. Depuis l'assassinat de Samuel Paty, les GED sont programmés de manière hebdomadaire par les préfectures. Pour ma part, je couvre cinq départements de la région Grand Est, ce qui signifie que j'assiste à cinq réunions par semaine en préfecture. Comment puis-je faire pour assurer le reste de mon travail ? Je disais dernièrement à l'un de mes collègues que nous étions devenus des auxiliaires de préfecture : l'essentiel de notre travail est consacré aux préfectures, nous poussant à délaisser le suivi et la prise de hauteur que nécessite pourtant le renseignement pénitentiaire.

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