En effet, si la pénitentiaire et l'ENAP acceptaient de s'ouvrir davantage sur les collectivités, celles-ci pourraient devenir un lieu de valorisation des métiers et donc d'incitation au recrutement. Donner aux départements la possibilité de présenter des personnes qui auraient été présélectionnées pour leurs compétences et leur souhait de travailler dans la pénitentiaire serait une bonne initiative. Dans le Nord, nous sommes parvenus à réduire nettement le nombre d'allocataires du RSA parce que nous les avons guidés vers des métiers qui les intéressaient.
Je suis par ailleurs convaincu que l'une des caractéristiques positives de la pénitentiaire, c'est qu'elle se présente comme une grande famille. En effet, les nouveaux agents, notamment les surveillants, dans la grande majorité des cas, ont de la famille parmi les personnels en place. Autrement dit, la réputation de ce métier n'est pas si mauvaise et sa valorisation est possible. Bien sûr, cette dernière serait amplifiée par la création de quartiers spécifiques dans les maisons d'arrêt et la mise en place de programmes Respect, qui enrichissent totalement la profession. Les surveillants ne sont plus des gardiens, des matons, mais deviennent des agents de réinsertion, ce qui est incomparablement plus gratifiant.
Avant de faire de la politique, j'enseignais le droit à l'université, où se multiplient les masters en lien avec la pénitentiaire, ce qui reflète le souhait de certains étudiants de travailler dans les prisons.