Intervention de Christine Prémoselli

Réunion du jeudi 7 octobre 2021 à 10h55
Commission d'enquête sur les dysfonctionnements et manquements de la politique pénitentiaire française

Christine Prémoselli, première adjointe au maire de Draguignan :

Nous avions une maison d'arrêt centre de détention pour hommes à Draguignan, au lieu-dit Pont de Lorgues, qui avait été ouverte en 1984 et disposait d'une capacité théorique déclarée de 367 places. Lors des inondations du 15 juin 2010, l'eau a envahi les lieux jusqu'à 1,5 mètre de hauteur. La maison d'arrêt a donc été évacuée et déclarée fermée le 16 juin 2010. Les prisonniers ont été dispersés sur d'autres lieux d'incarcération, notamment à La Farlède et Grasse, ce qui a certainement aggravé la situation de surpopulation carcérale de ces établissements. La reconstruction a été impossible compte tenu du classement en zone rouge au plan de prévention des risques inondation. La maison d'arrêt a donc été démolie en 2018. En remplacement de cet établissement, une nouvelle maison d'arrêt centre de détention, toujours dédiée uniquement aux hommes, a été ouverte en 2018 à Draguignan, au lieu-dit Les Nouradons, très proche de Lorgues et des Arcs-sur-Argens.

Cette maison d'arrêt est remarquable en plusieurs points. On peut tout d'abord admirer son architecture, qui va au-delà du respect des contraintes pénitentiaires et qui fait la part belle aux apports de lumière naturelle et aux perspectives visuelles faisant écho au site boisé sur lequel se situe l'établissement. Cela offre un cadre de qualité autant pour les détenus que pour les personnels pénitentiaires. Cet établissement est également remarquable pour son équipe de direction et ses personnels surveillants, qui font preuve de beaucoup d'humanité et d'empathie mais également de beaucoup de rigueur. La nouvelle maison d'arrêt centre de détention de Draguignan dispose d'une capacité théorique déclarée de 504 places et ? dès son ouverture, en 2018, la totalité des places ont été occupées. L'établissement a accueilli 240 détenus supplémentaires entre janvier et juin 2018 afin de désencombrer les Baumettes ainsi que la prison de Nice, début 2020, qui subissait une surpopulation avérée. Ce matin, à la maison d'arrêt du centre de détention de Draguignan, on dénombrait 620 détenus et, au 31 décembre 2020, on recensait 232 personnels de surveillance et 29 administratifs, soit 261 personnes au total. Au niveau des logements et des écoles, ces personnes se répartissent entre les vingt-trois communes de notre intercommunalité et certains personnels ont conservé leur résidence à La Farlède et à Grasse après le transfert temporaire des détenus.

Comme l'a dit Mme la rapporteure, la population est sujette aux fantasmes sur la prison, mais il existe aussi des réalités qui ont été rappelées par Mme Ramona Gonzalez-Grail sur les nuisances, notamment sonores. C'est pour cette raison que l'implantation d'un établissement pénitentiaire est préférable en zone périphérique. Initialement, la maison d'arrêt de Draguignan historique se situait en plein centre-ville et déjà, à l'époque, les riverains se plaignaient du bruit. En effet, lorsqu'on visite une prison, cela occasionne beaucoup de manifestations sonores, car nous sommes des visiteurs et nous sommes accueillis comme il se doit. Le choix de la périphérie est également préférable en raison de la problématique du stationnement.

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