Nous ne tomberons pas d'accord sur tous les sujets. Toutefois, je pense que nous avons tous la volonté d'améliorer les choses, bien que nous ne percevions pas les problèmes sous le même angle.
Si 15 000 nouvelles places sont prévues, il existe également des fermetures, des remplacements et surtout des entreprises de rénovation ou de réhabilitation. Je ne vous ai pas entendus sur ce sujet. Nous avons visité la prison des Baumettes dernièrement. Le résultat de la rénovation en cours de cet établissement est un succès. Cette réhabilitation permet l'accès à de nombreuses activités et ateliers qualifiés. Je pense notamment au dessin assisté par ordinateur qui permettra aux détenus qui le pratiquent de trouver plus aisément un emploi lors de leur sortie de prison. La construction d'une SAS – structure d'accompagnement vers la sortie – remédiera aux sorties sèches que vous dénoncez. Je vous rejoins d'ailleurs sur ce point.
Il est évident que les dernières administrations et nous-mêmes députés encore en exercice n'avons pas réalisé suffisamment de réformes du milieu carcéral. Pour autant, les structures type SAS vous paraissent-elles intéressantes ? Six mois avant la sortie, les détenus pourront disposer d'un accompagnement dans des structures où la sécurité est allégée. J'ai noté les propositions de la Fédération des acteurs de la solidarité qui vont dans ce sens. Un regard accru demeure nécessaire concernant la sortie.
Je vous remercie, madame Marcel, d'écouter nos différentes sessions malgré vos autres activités. Ma question concernant l'encellulement individuel était posée à Mme Claire Hédon, qui m'a répondu positivement : il s'agissait pour elle d'une évidence. N'est-il pas plus intéressant de disposer de huit heures d'activité plutôt que d'une cellule individuelle ?
Nous créons davantage de places de prison, tandis que le nombre de détenus augmente. Ce phénomène frustre plusieurs générations de députés qui ont créé des outils pour éviter l'incarcération et favoriser les alternatives à la détention. Nous avons interdit la détention de moins de six mois qui existe pourtant. Le magistrat demeure indépendant, tandis que l'opinion publique s'avère de plus en plus intransigeante sur le sujet. Ainsi, si le taux d'insécurité reste stable depuis quarante ans, la population éprouve un sentiment d'insécurité grandissant. Elle est demandeuse d'un accroissement des incarcérations. Comment changer l'opinion publique ? Vous constituez des relais de l'opinion publique par rapport à ce qui se passe en prison.