La question de la communication à l'opinion publique se pose dans notre collectif. À ce jour, nous n'avons pas de solution si ce n'est de s'inscrire dans une démarche pédagogique pour accompagner le citoyen dans la compréhension des enjeux et des moyens.
Je souscris parfaitement à ce que disait Cécile Marcel sur les moyens dévolus aux SAS. En mai 2018, à Aix-en-Provence, la SAS des Baumettes nous a été présentée, et nous avons été surpris par les moyens déployés. Si nous pouvions disposer de moyens similaires en détention ordinaire ou pour la politique d'aménagement de peines, de nombreux problèmes seraient résolus.
Je propose d'effectuer un pas de côté et d'interroger la participation des autres politiques publiques. Les personnes écrouées en aménagement de peine et les individus placés sous main de justice restent étiquetés ministère de la justice et direction de l'administration pénitentiaire. Nous devons sortir de cette politique en silo pour instaurer une dynamique interministérielle comme il en existe pour la prévention de la délinquance, de la radicalisation ou la question de l'hébergement et de l'accès au logement. Cette instance pourrait concerner l'ensemble des politiques publiques afin que l'intégralité des acteurs soit concernée par notre public et qu'il ne reste pas l'apanage du financement de la direction de l'administration pénitentiaire. Nous parviendrions alors à financer de l'accompagnement et du bâti.
Il serait intéressant de regarder du côté des économies induites par les dispositifs déployés. Les dispositifs coûtent. Toutefois, ce coût n'engendre pas de décision alternative. Dans notre fédération, nous avons fait le pari de 5 000 placements à l'extérieur. Dans le projet de loi de finances 2022, le budget alloué au placement extérieur est de 8,3 millions d'euros. Or un dispositif d'envergure, avec un financement à la hauteur, pourrait contrecarrer le plan 15 000.
Je souscris aux propos de Florent Gueguen : une personne condamnée à une courte peine doit pouvoir conserver son logement. La délégation interministérielle à l'hébergement et l'accès au logement avait entamé des travaux en 2017. Simultanément, des discussions autour de la LPJ devaient entraîner la diminution du nombre de peines de moins de six mois donnant lieu à de la détention. De nos jours, 26 % des détenus sont incarcérés pour des peines inférieures ou égales à un an.