Intervention de Michel Doucin

Réunion du jeudi 21 octobre 2021 à 16h00
Commission d'enquête sur les dysfonctionnements et manquements de la politique pénitentiaire française

Michel Doucin, administrateur de l'Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (UNAFAM) :

Si vous interrogez des psychiatres, ils vous expliqueront que 90 % de la population carcérale est atteinte de troubles psychiques. La prison est déstabilisante. Cet univers engendre de la dépression. Mes propos reposent sur des études réalisées par des psychiatres, notamment au CHU de Lille, qui évoquent des troubles psychiques sévères. Il s'agit de troubles vérifiés pour chaque maladie à partir de critères existant dans un barème international. Dans le nord de la France, on dénombre 7 % de schizophrénie, 7 % d'autres psychoses, auxquelles s'ajoutent des dépressions sévères et des tocs. La frontière entre les troubles psychologiques et les maladies psychiatriques est fragile, car des troubles psychiques peuvent évoluer vers une maladie et devenir un handicap. Il ne s'agit pas de malaises, mais de maladies qui nécessitent des soins.

Il est scandaleux que la République française trouve plus commode, car plus abordable financièrement, de placer en prison des personnes dont l'état de santé nécessite des soins. Toute la documentation est référencée dans la note que nous vous avons adressée.

Concernant l'encellulement individuel, les malades psychiques n'ont pas nécessairement besoin d'isolement. Toutefois, en cas de surpopulation, cela devient un réel problème notamment en raison du développement d'une phobie sociale. L'important demeure de donner le choix aux détenus.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.