Il est vrai que forcer les portes d'une prison peut paraître difficile. En ce qui me concerne, j'ai rencontré M. François Goetz lors de réunions sur la justice restaurative, où j'ai été sensibilisée aux rencontres victimes-détenus qu'il organisait à Poissy. Il a estimé que mon activité pouvait représenter un travail préparatoire efficace, nécessaire à ce type d'actions.
Le financement de l'association a tout d'abord été assuré par la fondation Sommer, qui soutient des actions thématiques chaque année, la médiation animale en milieu carcéral revenant de façon récurrente. Cette fondation a financé l'association pendant deux ans afin de constater si notre action produisait des résultats et répondait à une demande. Elle représente un excellent partenaire avec lequel on peut lancer des projets en lien avec la médiation animale. Lorsque l'activité est pérenne, ce partenaire se retire et nous laisse trouver de nouveaux financements. Il faut ensuite pouvoir montrer des résultats probants au SPIP afin de faire entendre ses propositions. Dans mon cas, le SPIP de Versailles m'a proposé d'étendre mes actions en médiation animale à un nouveau public en suivant un autre rythme et une autre organisation.
Pour ce qui est de l'évaluation, il est difficile de déterminer un taux de récidive parmi les personnes sortant de prison et ayant bénéficié d'une action de médiation animale, puisque cette activité est trop récente et ne constitue qu'un travail ponctuel. De plus, il convient de tenir compte de plusieurs facteurs : à quel moment de l'incarcération intervient-on ? la personne détenue a-t-elle été mise à l'isolement ? a-t-elle été confrontée à des drames familiaux ou a-t-elle été empêchée de participer directement à des obsèques familiales ? Cet accompagnement est nécessaire pour parvenir à apaiser les relations au sein de la centrale dans un premier temps. Ce qui est formidable, c'est que les participants peuvent ensuite intégrer ces outils et les utiliser dans leur vie relationnelle une fois libérés.