Des enquêtes ponctuelles sont menées sur les addictions, mais il n'existe pas de recueil annualisé. Nous ne disposons que de chiffres parcellaires et d'estimations. Un cadre réglementaire institutionnalisé pourrait permettre de recueillir ces chiffres. La DGS a manifesté sa volonté de mettre en place un groupe de travail sur ce sujet, mais nous ignorons ce qu'il en est advenu.
Madame Abadie, il est vrai que la détention peut être une chance pour certains. Toutefois, l'accès à la santé en prison est difficile, notamment pour les détenus qui ne savent pas écrire ou qui ne parlent pas français. Cet accès ne concerne qu'une minorité de détenus. Les addictions et les drogues existent en prison et les détenus continuent à se contaminer les uns les autres. Il s'agit donc d'une chance toute relative.
Sur la santé en prison, il me semble que seuls les acteurs de la santé devraient être interrogés. Les groupes mixtes comprennent des personnels pénitentiaires. Le décret sur la RDR dans la loi de santé a été freiné par les syndicats de surveillants. Des spécialistes du soin sont confrontés à des personnels qui n'ont aucune compétence en santé et qui peuvent faire obstacle à des lois de santé touchant à l'intérêt général de la société. C'est la raison pour laquelle certains objectifs des structures à l'extérieur accueillant des sortants de prison ne sont jamais atteints.