Le caractère structurant de la famille est envisagé par principe. Les parents sont structurants, mais nous pourrions tous citer de nombreux exemples de visites parentales, de liens parentaux, de refus de la réalité de l'incarcération par les parents qui rendent très difficile la prise en charge du jeune par nos équipes. Nos intervenants tentent au quotidien de recréer un cadre qui n'existe pas ou plus à l'extérieur.
Lorsqu'on atteint 90 %, voire 98 % de prévenus pour 2 % de condamnés, comme c'était le cas à Villepinte en 2020, la question de la cohabitation se pose peu. Les quelques condamnés présentent souvent le même profil que les prévenus. Nous constituons des groupes de vie en fonction de l'âge, du profil, du comportement, des intérêts, etc. La séparation entre les prévenus et les condamnés strictement respectée chez les majeurs est envisagée différemment chez les mineurs, en raison des effectifs. Nous ne pourrions pas travailler avec des groupes dédiés aux condamnés et d'autres aux prévenus, dont les profils et les besoins sont par ailleurs similaires. En effet, le besoin éducatif, social et médical du jeune nous importe plus que son statut de condamné ou de prévenu.