Dans les années 90, une expérience a été menée à Bordeaux autour de la création d'une association de réadaptation sociale et de contrôle judiciaire, qui comptait une quarantaine de salariés, pour partie de juges d'instruction. Elle proposait de remplacer la détention provisoire par le contrôle judiciaire et notamment socio-éducatif. Pour éviter la détention, notamment sur des dossiers de violences conjugales, la personne présentée au parquet était immédiatement réorientée, logée, et se voyait proposer un travail et assigner un éducateur. L'association proposait également de lancer des traitements de soin. Ce travail en amont permettait à la personne d'arriver à l'audience avec un rapport de contrôle judiciaire socio-éducatif et d'éviter une peine d'enfermement ferme. Cette expérience, alimentée par les budgets des départements et des communes, a bien fonctionné, mais elle l'association a finalement déposé son bilan.
Plutôt que de créer des places de prison, il faut réfléchir à des places de contrôle judiciaire ou en milieu ouvert. À Bordeaux, une prison intermédiaire a été créée, sans grillage. Le milieu ouvert rencontre des problématiques liées au manque d'éducateurs, de moyens et de structures. Cependant, le milieu ouvert coûte bien moins cher que la prison.