On demande souvent à l'administration pénitentiaire de s'exprimer sur l'insertion. Elle n'est pourtant pas seule à porter cette question, qui relève de l'ensemble de la collectivité : les services de l'État, les collectivités territoriales, etc. Ne faisons pas porter la responsabilité de l'insuccès de la réinsertion aux seuls SPIP, là où tous les autres acteurs ont échoué avant nous, à commencer par la famille, l'école ou l'entreprise.
Créés assez récemment, les SPIP ont une compétence départementale, qui n'est pas assez reconnue par notre administration ni par l'extérieur. Les élus savent l'importance de l'échelon départemental. La CNDPIP souhaite transmettre le message que cet échelon est pertinent dans le cadre de notre mission de prévention de la récidive. Il permet de décliner les politiques nationales selon les spécificités locales. Il s'agit certainement de ce qu'attendent nos concitoyens : une action plus claire et plus réaliste. Un CPIP ne fera pas le même métier selon qu'il travaille au quartier des prévenus de Fleury-Mérogis ou en milieu ouvert à Vannes, par exemple. Ce sont deux contextes de travail très différents. Si cet échelon départemental est reconnu par nos partenaires, ce n'est pas tout à fait le cas au sein de notre organisation pénitentiaire. Peut-être faudrait-il changer le nom des SPIP pour y ajouter la notion de service départemental ? Nous sommes souvent sollicités par les préfets, les directions de l'emploi, les finances publiques, les CAF – caisses d'allocations familiales. Cet échelon départemental est tout à fait pertinent, et j'aimerais qu'il soit retenu comme un axe d'amélioration possible. Analyser notre public à l'échelle départementale pourrait en outre apporter une aide aux politiques, aux élus ainsi qu'aux responsables de service dans leurs prises de décisions.