Les procédures sont les mêmes qu'à l'époque où vous avez entendu le préfet Delpuech. Pour prendre l'exemple que je connais le mieux, celui de la préfecture de police, nous sommes les destinataires directs de signalements transmis par les directions. La direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) et la DSPAP, par exemple, nous ont signalé de nombreux personnels. Mais il s'agit de signalements : une fois que nous les avons reçus, nous y travaillons pour déterminer s'il s'agit ou non d'un cas avéré de radicalisation. J'ajoute que nous pouvons également détecter des policiers radicalisés lorsque ceux-ci sont en connexion avec des objectifs sur lesquels nous travaillons déjà – il s'agit là de la frange haute.
Quoi qu'il en soit, il a toujours été possible d'effectuer un signalement par la voie hiérarchique. Les directions n'ont pas, en leur sein, un référent radicalisation à qui l'on adresse son signalement. Il existe, au sein de la DSPAP, une cellule qui nous fait remonter les signaux faibles, mais ceux-ci sont de tous ordres et concernent également l'extérieur : il peut s'agir d'une personne qui crie « Allahou akbar ! » dans la rue. S'agissant de la radicalisation des policiers, tous les collègues savent, quelle que soit leur direction, qu'un service est chargé de cette question – le nôtre, en l'espèce – et qu'ils peuvent recourir à la procédure du CNAPR, qui existe depuis 2015 et qui est donc bien connue et établie. Le préfet de police l'a dit, et j'étais présente lorsqu'il a reçu les syndicats, leurs représentants ont tout de suite insisté pour que les signalements soient anonymes.