Intervention de Éric Ciotti

Réunion du mercredi 6 novembre 2019 à 15h05
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti, président :

Merci, monsieur le préfet, pour ces éléments de réponse qui suivaient précisément le questionnaire écrit que nous vous avions adressé.

Si vous le permettez, je souhaiterais vous demander quelques compléments d'information.

La note qui nous a été remise officiellement, et dont la presse avait auparavant fait état, adressée par Mme la directrice du renseignement de la préfecture de police à M. le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner le 5 octobre dernier sous couvert de M. le préfet de police souligne que Mickaël Harpon aurait eu une vive querelle avec un fonctionnaire de la préfecture de police à la suite de l'attentat contre Charlie Hebdo.

Même si cette altercation n'est pas datée, il semble à travers la lecture de cette note qu'elle se soit déroulée quelques jours ou quelques heures après l'attentat tragique qui a frappé notre pays et le journal satirique Charlie Hebdo.

Mme Françoise Bilancini souligne également dans la note qu'accompagné d'un collègue de la même section, le fonctionnaire en question aurait informé verbalement de cet événement, en juillet 2015, un major de la sous-direction de la sécurité intérieure (SDSI) chargé des signalements de radicalisation.

Monsieur le préfet de police, vous nous avez indiqué, et nous en prenons acte, que vous n'avez pas eu connaissance de ces éléments. Vous étiez alors en fonction.

Estimez-vous aujourd'hui en conscience que cette non-information traduit un dysfonctionnement majeur, ce que, personnellement, je pense ?

Comment est-il possible que, dans un service de renseignement dont vous avez souligné l'importance, dans l'un des premiers services de renseignement engagés dans la lutte antiterroriste dans une période extrêmement sensible, une information aussi capitale n'ait pu remonter les échelons de la hiérarchie ?

Est-ce crédible ? Est-ce légitime ? Comment est-ce possible ?

C'est pour nous un dysfonctionnement majeur. C'est d'ailleurs l'une des motivations premières de la convocation de la réunion de la présente commission.

Nous avons collectivement à apporter des réponses sur ce sujet. Comment a-t-il été possible qu'un tel fait, qui ne s'est pas produit dans un service administratif classique, n'ait pas pu remonter immédiatement, en temps réel, jusqu'à votre niveau ?

Comment se fait-il que cette information ait mis tant de temps à être communiquée à l'échelon hiérarchique situé immédiatement au-dessus de Mickaël Harpon ?

Comment se fait-il que, semble-t-il – les travaux de notre commission le confirmeront ou non – cette information ne soit pas remontée ?

Comment pensez-vous que cela fut possible ?

Comment qualifierez-vous ce dysfonctionnement, que je qualifie personnellement de grave et majeur ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.