Monsieur le préfet, je vous ai écouté avec attention. Votre propos était structuré et paraissait rassurant dans un premier temps. À vous entendre, tout a l'air d'aller bien dans le meilleur des mondes au sein de la préfecture de police. Le partage d'informations est exemplaire. Il existe une multitude de structures différentes – on s'y perd d'ailleurs entre la DGSI, la DSPAP, la DRPP, etc.
Permettez-moi de vous dire toutefois que, d'un autre côté, nous avons un fonctionnaire de la préfecture de police qui déclare « C'est bien fait » après l'attentat perpétré contre Charlie Hebdo, et rien ne remonte . Nous ne savons pas quelle suite a été donnée à ces propos.
C'est la question que les Français se posent. Il est chargé du renseignement et de la radicalisation, même à un petit niveau ! Et cela passe au travers !
Dans le même temps, nous entendons parler d'une grande famille. Cela avait déjà été rapporté. Souvent, le recrutement était ainsi effectué au sein de mêmes familles, auprès de personnes que l'on connaissait déjà, etc.
Derrière l'apparente structure de vos propos, j'ai l'impression au contraire d'un certain amateurisme sur le fond.
Il s'agit là de l'expression d'un sentiment, dont je souhaitais vous faire part, plutôt que d'une question puisque cette question vous a déjà été posée.
Je voulais ensuite soulever une question que j'ai abordée avec M. Didier Lallement, le préfet de police actuel. Cette question porte sur les sept minutes qu'a duré l'attaque. Sept minutes entre le début et la fin de cet épisode tragique, cela me semble un temps très long, dans l'enceinte même de la préfecture de police où travaillent des centaines de fonctionnaires armés. Je voudrais vous entendre aussi sur ce point.
Comment aurions-nous pu réduire ce délai d'intervention qui me paraît très long, ou comment pourrions-nous le faire, le cas échéant, demain ?