Monsieur le préfet, je suis pour ma part assez surpris, pour ne pas dire estomaqué, par la suite de nos auditions. Je comprends mieux la lettre de mission confiée par le préfet Michel Cadot à Mme Françoise Bilancini intitulée visant la professionnalisation du renseignement de la préfecture de police.
Excusez-moi, mais nous avons l'impression de voir de l'amateurisme à tous les étages !
On relève une ambiance conviviale, on se coopte, etc. Excusez-moi, mais la convivialité n'exclut pas le contrôle !
Pour citer une phrase d'un ancien de la DGSI, « une conversion à l'islam constitue le début d'une enquête de sécurité approfondie, elle peut se doubler d'une enquête judiciaire ».
Il ne s'agissait pas en l'occurrence d'un quelconque patronage, mais du sacro-saint service de renseignement de la préfecture de police ! Or nous savons très bien qu'une conversion à l'islam, ou une dépression, tout changement d'humeur d'un agent peut susciter une vulnérabilité du service et doit conduire à prendre des mesures.
Nous sommes donc assez surpris de voir comment les choses se sont passées, a fortiori après l'attentat perpétré contre Charlie Hebdo.
Mon collègue Éric Poulliat et moi-même avons été les rapporteurs de la mission d'information sur la radicalisation dans les services publics. Nous avons souvent entendu dire lors de nos auditions qu'après cet attentat tous les signalements étaient devenus automatiques. Or que voit-on dans le cas qui nous occupe ? Une ambiance familiale, certes, mais surtout de l'amateurisme. C'est ce que nous ressentons.