Quand j'ai pris mes fonctions, Françoise Bilancini venait en effet d'être nommée. Quelque temps après que j'ai pris mes fonctions, et dans la ligne de ce que Mme Bilancini souhaitait, j'ai signé avec Patrick Calvar, que j'avais côtoyé dans des fonctions précédentes, une convention de travail en commun entre la DGSI et la DRPP pour mettre la DRPP aux normes de la DGSI en matière de sécurité, de traçabilité, etc., afin que la DGSI apporte sa contribution technique, en matière de formation, etc. Pendant les deux années où j'ai eu la responsabilité de préfet de police, ma ligne de conduite a toujours été celle-là, et je crois pouvoir dire que c'est bien cette ligne de conduite que Françoise Bilancini a appliquée.
Je souligne que les dispositifs qui ont été instaurés depuis 2017 m'ont semblé tout à fait efficaces : rôle de chef de file à la DGSI, positionnement nouveau du coordonnateur national du renseignement et de la lutte antiterroriste. La DRPP, qui est un service dit du deuxième cercle, au sens de la loi relative au renseignement de 2015, prend toute sa place, tient tout son rôle, mais rien que sa place, rien que son rôle. Je n'ai jamais observé le moindre dysfonctionnement de ce point de vue.
J'ajoute que sur les dossiers les plus sensibles se tenait à mon niveau, chaque vendredi matin, une réunion de travail à laquelle participaient la DRPP, la police judiciaire et les autres services de la préfecture de police – j'y tenais beaucoup – parce que nombre de signalements venaient des policiers du quotidien dans les commissariats. Lors de cette réunion étaient associés à un niveau très pertinent, et en toute confiance et efficacité, la DGSI et le service central du renseignement territorial. Par exemple, quand on apprend que tel individu suivi dans tel département de France vient de s'installer en Seine-Saint-Denis ou ailleurs, on s'interroge pour savoir qui s'en occupe et comment, etc. La DRPP est aussi pleinement associée à l'état-major qui se réunit hebdomadairement et auquel je participais au niveau ministériel. De ce point de vue, je n'ai pas détecté de dysfonctionnements. J'ajoute que l'outil est puissant. Dans l'épisode difficile de gestion de la crise des gilets jaunes, c'est grâce à la détection que la DRPP faisait sur les réseaux sociaux que j'ai pu, au moins à une trentaine de reprises, saisir l'autorité judiciaire, via le procureur de Paris, dans le cadre de l'article 40 du code de procédure pénale, sur des menaces, des choses extrêmement graves que ce service avait détectées.