Intervention de Michel Delpuech

Réunion du mercredi 6 novembre 2019 à 16h25
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Michel Delpuech, préfet de police, préfet de la zone de défense de Paris du 19 avril 2017 au 21 mars 2019 :

Madame Le Pen, tout le monde partage a posteriori votre constat sur la présence d'un personnage comme Mickaël Harpon au sein du service. Nous devons en effet nous poser la question d'une structure extérieure, même si aucune structure ne peut être absolument extérieure à toutes les autres. Je n'ai pas d'opposition de principe à ce sujet.

S'agissant du comportement des fonctionnaires, vous avez évoqué l'aspect familial du service, qui pourrait expliquer une forme d'omerta, mais aussi les craintes de poursuites pour islamophobie et discrimination. Ce sont, de mon point de vue, deux choses très différentes. La préfecture de police est une grande maison, à laquelle les fonctionnaires sont attachés. Il se peut qu'à certains niveaux hiérarchiques les changements ne se fassent pas suffisamment souvent, quand ils se font trop fréquemment à d'autres niveaux. La connaissance de proximité est utile, parce que c'est grâce à elle que l'on peut se rendre compte d'un changement de comportement. Ensuite, il ne faut pas s'inscrire dans une logique de silence et étouffer ce qui doit remonter. Comme dans toute structure, quand vous êtes plus loin de certaines réalités, vous pouvez prendre des initiatives ou dire des choses plus facilement que les membres de l'environnement immédiat.

Pour ce qui est des craintes de poursuites, je crois que beaucoup de gens peuvent en effet se poser la question. Ils ont d'ailleurs raison de le faire, dans la mesure où il faut respecter certaines règles de droit. Cela justifierait de disposer d'un corpus juridique qui mette les gens plus à l'aise, en quelque sorte. Pourquoi pas l'anonymat, en effet ? Nous devons protéger les personnes à l'origine d'un processus de signalement.

Concernant les prestataires, des contrôles sont déjà réalisés, pour l'accès à certaines zones protégées. Ce qui est vrai à la préfecture de police l'est aussi dans toutes les grandes institutions.

Monsieur Habib, sept minutes, c'est beaucoup et peu. Ne croyez pas que, dans la partie de la préfecture de police où le drame s'est déroulé, il y ait un policier armé toutes les dix marches ! Sur ce sujet, on est au cœur de ce que l'enquête doit établir.

Monsieur Peu, Gesterex est bien un fichier de la préfecture de police.

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