. J'introduirai par quelques mots très brefs cette audition en vous précisant les conditions de mon passage à la préfecture de police, du 20 juillet 2015 au 20 avril 2017, et de mon départ.
J'ai quitté à regret ce poste à la suite d'un accident imprévu qui m'a conduit à partir dans la minute, un problème de mobilité m'empêchant ensuite de poursuivre ma mission dans des conditions normales. Hospitalisé pendant quelques mois, je suis parti sans aucun document et, pour dire la vérité, sans emporter les éléments que, sans doute, j'aurais préparés si j'avais connu une mutation normale. Je suis sorti de l'hôpital en fauteuil roulant pour prendre le poste que le nouveau gouvernement m'avait confié et qui était sans doute plus approprié à mon état de santé que les fonctions de préfet de police dans une période très exigeante en termes de mobilité personnelle.
J'ai été très marqué par ce passage à la préfecture de police, qui est une institution que je découvrais. Je n'y avais jamais exercé et je m'y suis beaucoup attaché. Je trouvais son modèle intéressant. J'ai œuvré pour engager, sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, une adaptation de ce modèle dans un contexte nouveau, celui d'une menace terroriste durable et très préoccupante pour notre pays et sa population.
De manière constante et en dehors des questions d'ordre public qui étaient également assez lourdes à cette époque, notamment en lien avec le projet de loi El Khomri ou le mouvement « Nuit debout », j'avais pour préoccupation majeure, sous l'autorité du ministre de l'époque, Bernard Cazeneuve, les questions de prévention de la radicalisation et du terrorisme ainsi que de la protection des personnes en externe, mais aussi la détection, le signalement et la vigilance dans l'organisation interne de la préfecture de police, pour en faire un outil efficace et correctement relié au système dans lequel il s'insérait sur la plaque de l'agglomération parisienne. La préfecture de police devait exercer la police d'agglomération en entretenant des relations étroites avec les services en charge de la mission de police au plan national.
Tels sont les deux points que je voulais évoquer en ouverture, monsieur le président.