Intervention de René Bailly

Réunion du mercredi 20 novembre 2019 à 17h20
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

René Bailly, ancien directeur du renseignement de la préfecture de police :

Monsieur le président, je tiens d'abord à signaler que c'est la première fois, depuis que les faits ont été commis, que j'ai l'occasion d'en parler avec d'autres personnes que les membres de ma famille. Depuis les événements, je n'ai bien sûr pris aucun contact avec les fonctionnaires du service. Pourquoi serais-je allé les ennuyer dans ces circonstances dramatiques, quand je n'ai pas été en relation avec le service depuis deux ans et demi ?

Je ne dispose pas d'autres éléments sur ce drame épouvantable. Je l'ai vécu dans une proximité un peu plus grande que d'autres, car je connaissais intimement l'une des malheureuses victimes, pour des raisons que je pourrai développer.

Je suis arrivé à la DRPP non pas à la mi-mai, mais en juin 2009. Vous avez parlé à plusieurs reprises de « professionnalisme ». Je dois dire que, venant de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), qui venait d'être créée et où j'étais directeur-adjoint, et auparavant de la direction centrale des renseignements généraux (DCRG), où j'exerçais les mêmes fonctions, soit deux grands services dont le professionnalisme a toujours été reconnu, j'ai trouvé les personnels de la DRPP très professionnels.

Je tiens à le souligner, pour eux. C'est le constat que je fis à mon arrivée, et cela demeure, depuis mon départ en avril 2017 et au-delà du drame qui nous occupe, mon intime conviction. Cela m'incite à dire, et je ne reviendrai pas là-dessus, que la faute d'une, de deux ou de trois personnes ne doit pas rejaillir sur l'ensemble du dispositif. Les personnels qui ont la chance d'être aujourd'hui vivants en sont tout aussi victimes que ceux qui ont été assassinés .

À mon arrivée, le service était composé de quatre sous-directions : trois sous-directions spécialisées – renseignement territorial, sécurité intérieure, immigration clandestine et travail illégal – et une sous-direction transversale, la sous-direction des ressources et des moyens, à laquelle appartenait l'auteur des faits. Il me semble, car cela remonte loin, que celui-ci travaillait déjà en 2009 dans l'unité informatique de cette sous-direction. Celle-ci comprenait d'autres services chargés notamment de la gestion des moyens techniques, des interceptions de sécurité, à la disposition des trois sous-directions spécialisées.

Concernant les faits eux-mêmes, parce que c'est ce qui me préoccupe le plus, j'ai dit que je ne connaissais pas du tout les orientations de l'enquête. Je n'ai pas eu d'écho particulier sur cette affaire

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