J'ai lu attentivement ce rapport, à propos duquel je ne ferai pas de commentaires : il ne correspond pas à la réalité que nous connaissons au quotidien. La DPR a la liberté d'écrire ce qu'elle veut, d'autant qu'elle publie son rapport neuf mois plus tard, alors que les chiffres et le contexte ne sont plus du tout les mêmes. Ainsi, notre intégration à la DGSI est un simple transfert d'autorité : nous passons de l'autorité du DGPN à celle de la DGSI. L'UCLAT reste composée des mêmes départements et chargée des mêmes missions ; elle effectuera exactement le même travail que précédemment. Si l'UCLAT était si affaiblie, la DGSI ne s'en encombrerait pas…
Par ailleurs, vous nous reprochez de n'avoir rien vu. Je vous rappelle que nous sommes une unité de coordination et non un service de renseignement. Nous coordonnons les informations qui remontent, de façon à ce que tout le monde puisse échanger les informations dans les meilleurs délais. Nous ne pouvons coordonner des informations qui ne remontent pas. C'est pourquoi je ne dis pas que les informations ne sont jamais remontées, mais je dis que l'information relative à Mickaël Harpon n'a pas été transmise. Le Renseignement Territorial du Val-d'Oise avait en charge la surveillance de la mosquée de Gonesse : s'ils ont repéré cet imam, c'est qu'ils ont constaté qu'il avait l'habitude de prêcher d'autres jours que le vendredi et en particulier à l'occasion de dars (cours, conférences). Cela ne signifie pas que Mickaël Harpon était nécessairement présent à tous les dars, ni que tous les fidèles sont systématiquement identifiés. Sans entrer dans le détail des techniques de renseignement, il est possible, pour un simple dars, de savoir ce qu'il s'y dit – en général, les services y veillent – et combien de personnes y participent, mais il est difficile de connaître l'identité de tous les participants. En tout état de cause, le Renseignement Territorial du Val-d'Oise fait plutôt bien son travail et la DRPP fait remarquablement le sien. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas à juger de la qualité du travail ; lorsqu'un problème survient, tous les retours d'expérience et les travaux menés, notamment à l'occasion de la réunion hebdomadaire UCLAT du mardi, rappellent ce problème.
S'agissant de Mickaël Harpon, je persiste et je signe : son nom ne nous avait pas été signalé avant l'attaque du 3 octobre 2019. Je ne suis donc pas en mesure de vous en dire davantage sur lui avant cette date.