Intervention de Amin Boutaghane

Réunion du mercredi 4 décembre 2019 à 14h35
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Amin Boutaghane :

Parce que visiblement, Mickaël Harpon n'avait pas été identifié. Vous dites que c'était un homme de renseignement : il était adjoint administratif chargé de l'informatique. J'ai rencontré des personnes ayant travaillé avec lui, qui m'ont expliqué que personne autour de lui n'avait pu anticiper ce qui s'est passé. Elles m'ont également indiqué qu'il souffrait avant tout d'un manque de reconnaissance. Ainsi – peut-être cela vous a-t-il été rapporté –, il était surnommé Bernardo par certains de ses collègues, car il était sourd et muet. Il en souffrait, comme il souffrait de voir promus des agents ayant moins d'ancienneté que lui dans des fonctions similaires. Tous ces éléments ont ensuite pu alimenter une réaction utilisant le vecteur de la radicalisation et du terrorisme ; n'étant ni psychologue, ni psychiatre, je ne peux toutefois le certifier. Nous constatons en effet que de nombreuses personnes passant à l'acte sont atteintes de démence ; et les gens de Daech qui égorgent sur zone ne sont pas forcément clairs dans leur tête. Il semblerait que Mickaël Harpon ait entendu des voix la nuit précédant l'attaque, ce qui est généralement le signe d'une affection schizophrénique. Quoi qu'il en soit, je ne souhaite pas entrer dans ce débat, l'attaque ayant été qualifiée de terroriste par la justice. Certains s'interrogent sur ce qui a pu animer Mickaël Harpon et continuent leurs recherches en ce sens ; une enquête est en cours. Le PNAT, ayant à sa disposition tous les experts nécessaires, sera plus à même que nous de déterminer les causes de cet acte.

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